Un souffle cardiaque est un bruit anormal perçu lors d’une auscultation cardiaque. Durant le cycle cardiaque, il peut être entendu durant la période de contraction ventriculaire (la systole) ou au cours de la période de relaxation ventriculaire (la diastole). Aussi, il peut être entendu tout au long de la systole et de la diastole ; il s’agit alors d’un souffle continu. Présentant diverses caractéristiques, le souffle continu peut être physiologique ou organique.
Les caractéristiques d’un souffle continu
Le bruit anormal perçu au cours d’une auscultation cardiaque est un souffle cardiaque. Il résulte d’un écoulement sanguin dans le cœur. Il peut être perçu entre le premier (B1) et le second bruit (B2) du cœur au cours de la systole cardiaque. Il peut également être entendu entre le second et le premier bruit cardiaque, c’est-à-dire pendant la diastole.
Lorsque ce souffle est entendu sur l’ensemble du cycle cardiaque, couvrant intégralement les bruits cardiaques normaux ; il est de type continu. De ce fait, un souffle continu est un bruit anormal perçu tout au long de la systole et de la diastole. Il débute pendant la systole et continue sans interruption pendant la diastole. Ce bruit n’est pas interrompu par un intervalle silencieux entre la systole et la diastole. Il n’y a donc pas d’intervalle libre, il est donc systolo-diastolique.
Le souffle continu est le résultat d’un flux sanguin continu à travers la phase de contraction ventriculaire (la systole) et la phase de relaxation ventriculaire (la diastole). Il peut avoir une composante diastolique ou systolique plus prononcée avec une durée plus ou moins prolongée de vibration audible. Il est également caractérisé par un emplacement d’intensité maximale ou une région cardiaque au sein de laquelle ce souffle est maximal. Aussi, il peut survenir dans certaines conditions sans être lié à une lésion anatomique du cœur. Le plus souvent, il peut provenir d’une anomalie physiologique ou anatomique du cœur.
Les souffles continus physiologiques
Un souffle continu est un bruit inhabituel audible au cours de la systole et de la diastole. Il peut survenir chez un sujet sain avec un cœur qui fonctionne normalement sur le plan physiologique et anatomique. Il s’agit alors d’un souffle continu physiologique qui n’est pas lié à un trouble clinique. Il peut être entendu dans les conditions normales chez un sujet en bonne santé. Le souffle veineux et le souffle mammaire sont des exemples de souffles continus physiologiques.
Le souffle mammaire
C’est un souffle continu physiologique qui peut être perçu chez les femmes en bonne santé pendant la grossesse, la période de l’allaitement ou lors de la période de l’adolescence. Il est entendu avec un maximum d’intensité le long de la frontière médiane de la poitrine, au niveau 2ème ou 3ème espace intercostal. De façon générale, il est de faible intensité et caractérisé par une composante systolique plus prononcée. Lié à un débit sanguin accru, le souffle mammaire disparaît après quelques mois.
Le souffle veineux
Le souffle veineux est un souffle continu physiologique. Il est très fréquent chez les enfants en bonne santé. Il est lié à la turbulence du sang veineux (le retour veineux dans la veine cave supérieure). Ce souffle veineux cervical doux est positionnel : il varie en fonction de la position du thorax et de la rotation de la tête. Il diminue lorsque le sujet est en position couchée. Ce souffle de la région sus claviculaire disparaît lorsque la veine du cou est comprimée.
Les souffles continus organiques
Ce sont des souffles cardiaques continus liés à des modifications des structures cardiovasculaires ou des pathologies cardiaques telles qu’une persistance du canal artériel ou la coarctation de l’aorte.
La persistance du canal artériel
Un souffle continu peut être entendu chez les patients affectés par une persistance du canal artériel. Cette cardiopathie congénitale est caractérisée par une communication entre l’aorte et l’artère pulmonaire. Le souffle continu est mieux audible sous la claviculaire gauche et au niveau du foyer pulmonaire. Il est parfois associé à un frémissement à la fin de la systole.
La coarctation de l’aorte
La coarctation de l’aorte est caractérisée par un rétrécissement de l’aorte. Cette pathologie cardiaque congénitale induit un souffle continu, peu intense, doux, mieux audible en sous-claviculaire gauche.