L’andropause, ce n’est pas quelque chose dont on entend parler tous les jours. Et même, on la remet parfois en question. Pourtant, son opposé, la ménopause, est un fait incontestable. Elle est mesurée, quantifiée et il existe des traitements tant pour traiter les symptômes que pour pallier aux effets. Par contre, bien des spécialistes continuent à douter d’un phénomène identique chez les hommes. Alors l’andropause, mythe ou réalité ?

Qu’est-ce que l’andropause ?

L’andropause est le mécanisme spécifique de l’homme lorsque celui-ci vieillit. Tout comme la ménopause, l’andropause se traduit dans les fait par une perte d’énergie et de vitalité sexuelle.

Les symptômes les plus courants sont l’extrême irritabilité, le manque d’énergie, des sueurs nocturnes, mais aussi des problèmes d’érection et de dysfonction érectile. Pourquoi ? Parce que le corps humain, en vieillissant, à tendance à sécréter moins d’hormones. Pour la femme, la sécrétion d’hormones s’arrête tandis que pour l’homme elle ne s’arrête jamais véritablement, même si la baisse en quantité est indéniable. C’est aussi la raison pour laquelle un homme peut avoir des enfants, même à un âge (très) avancé.

Tous les symptômes évoqués justifieraient un traitement hormonal, or ce n’est pas encore le cas.

En fait, le terme andropause vient de la masculinisation du terme ménopause. “Andro” signifiant  “homme.” Mais le terme n’est pas des plus adaptés pour qualifier les mécanismes physiologiques qui ont lieu dans le corps de l’homme à partir d’un certain âge.

Certains médecins remettent en question l’existence de l’andropause, car de nombreux troubles peuvent s’expliquer autrement. Entre autres, par le fait que l’âge peut les provoquer, tout simplement. Ou alors, que la ménopause du partenaire ou du conjoint fait perdre les repères de couples. Cela induit le fait que l’homme ne sait plus exactement où il en est et son corps subit lui-même des troubles de ce type.

Le docteur Jacques Buvat, endocrinologue et andrologue à Lille, fait partie de ceux qui estiment que le terme est mal choisi. Même si selon lui, “on ne peut nier que certains symptômes comme la diminution de la masse musculaire, l’augmentation de la graisse abdominale, la réduction de la masse osseuse, les troubles de la libido et les bouffées de chaleur puissent impliquer une baisse de production de la testostérone chez certains hommes.”

Cela dit, il met en exergue 3 points de différences avec la ménopause, et ceux-ci sont cruciaux : le déclin hormonal est dégressif, partiel et inconstant.

De plus, au vu des enjeux commerciaux qui entourent un trouble de ce type, il existe un réel lobbying qui tend à gonfler le phénomène.

Andropause chez l'homme

A quel âge l’andropause survient-elle chez l’homme ?

Il n’y a pas d’âge précis. Tout comme pour la femme… La ménopause intervient aux alentours de 45 – 50 ans. Mais il existe de nombreuses exceptions qui font qu’il s’agit plutôt d’une tranche d’âge que d’une réalité. Certaines femmes sont ménopausées à 40 ans à peine tandis que d’autres en souffrent bien après 50 ans.

Pour l’homme, il en va de même. Il n’est pas possible de spécifier un âge bien précis. De manière générale, on parle de la soixantaine. Mais cela peut se produire dès 50, 55 ans.

Toute la difficulté réside dans la manière dont on voit l’andropause. Puisque, contrairement à la ménopause, il n’y a pas d’arrêt de la sécrétion d’hormones, mais bien une diminution. C’est pourquoi, certains parlent d’hypoandrogénie, c’est-à-dire d’une baisse des hormones mâles.

Qui plus est, l’andropause n’est pas un phénomène général, même si… et contrairement à la ménopause qui touche toutes les femmes.

Un homme peut souffrir d’une baisse de régime dès 50 ans, tandis que d’autres n’en ressentiront les effets qu’à 70 ans. Et l’intensité sera également différente.

Quels sont les symptômes de l’andropause ?

L’andropause se manifeste au travers de différents symptômes. Et ceux-ci se manifestent plus ou moins fortement en fonction de chaque homme et de chaque mode de vie.

Le principal symptôme est la perte de tonus dans les érections. Les érections sont moins rigides, et moins nombreuses. Elles ont tendance à s’espacer, de la même manière que les rapports s’espacent. On note aussi une baisse de libido…. Les hommes n’ont plus envie, ou moins envie, de relations sexuelles. Cela s’explique aussi par la diminution naturelle de la production de testostérone, une hormone nécessaire à la bonne tenue des érections et de la libido.

  6 semaines de grossesse, 8 semaines d'aménorrhée

Le facteur psychologique n’est pas à négliger, car un homme qui a de moins bonnes érections sera plus stressé, et aura donc moins de faciliter à faire l’amour. On peut parler d’un cercle vicieux, où un symptôme aggrave le second et vice versa.

Parmi les troubles auxiliaires, qui ne touchent pas la zone génitale, nous pouvons parler de la fatigue inhabituelle que ressentent les hommes. Ils ont tendance à rester plus casanier, à avoir besoin de siestes et de repos prolongé. A cela peuvent s’ajouter des troubles du sommeil. Le cycle de repos est donc perturbé, un phénomène imputable aux modifications de la quantité d’hormones.

Enfin, l’irritabilité n’est pas à négliger. Les hommes sont plus à fleur de peau et ont tendance à réagir plus vite et plus fort qu’auparavant. Mais le contraire st tout à fait envisageable également, avec des hommes qui passe à proximité de la dépression et qui se sentent mal dans leur peau.

L’andropause se traite-t-elle ?

L’andropause ne se traite pas, on traite les symptômes. C’est un processus naturel et unidirectionnel. Il n’est pas possible de l’empêcher. Mais il est possible de retarder l’apparition de ces effets et de diminuer leur impact sur notre vie.

Il faut savoir que dans certains cas, on peut préconiser d’administrer des doses de testostérone. C’est une bonne solution si l’homme en question a un déficit en testostérone. Cela se confirme facilement par le passage d’un test. Mais la prise de testostérone nécessite un suivi médical régulier.

En effet, cette hormone mâle pourrait, selon les études, favoriser la croissance d’un cancer de la prostate. C’est pour cette raison qu’avec un traitement de testostérone, le patient doit se soumettre à un toucher rectal et à un suivi de ses marqueurs. Afin de détecter l’apparition d’un éventuel cancer.

De plus, la testostérone favorise la production de globules rouges. Si le taux de globules rouges dans le sang devient trop élevé, le sang a tendance à devenir plus visqueux et plus “lourd.” Or, la soixantaine est également un âge bien connu pour ses problèmes cardiaques et cardiovasculaires. En somme, le risque d’infarctus augmente sensiblement avec la prise de testostérone.

Les traitements naturels

Si vous n’êtes pas enclin à suivre un traitement médical, sachez qu’il existe toute une série de traitements naturels qui permettent de réduire les symptômes.

Pour cela il existe deux pistes principales : l’hygiène de vie et le régime alimentaire. Il n’y a pas de secret, ces deux facteurs sont les facteurs principaux qui permettent de garder un corps en bonne santé et de ralentir le vieillissement.

Adopter une bonne hygiène de vie, c’est  passer par toute une série de petites choses simples :

  • éviter les excès alimentaires. L’alimentation trop grasse, trop sucrée, trop salée endommage l’organisme de diverses manières. Cela peut être en affaiblissant le cœur, en obstruant les artères ou en produisant de la graisse.
  • perdre ses kilos en trop. Avec l’âge, on a tendance à prendre du poids, notamment parce que la testostérone bio disponible diminue dans le corps et parce qu’on limite l’exercice physique.
  • éviter l’alcool et le tabac. Alcool et tabac ont un impact direct sur la libido et sur la capacité pour un homme à avoir des érections. Même jeune, un homme peut avoir des problèmes érectiles lorsqu’il boit trop. Et cela ne fait que se renforcer avec l’âge. Outre l’alcool et le tabac, les drogues ont un effet identique. Et certains médicaments jouent également un rôle négatif sur l’apparition ou le maintien d’une érection.
  • faire du sport. Avoir une activité physique entretient la musculature et les muscles. Et par là même, cela retient la testostérone et empêche son taux de descendre trop bas.

Adopter un bon régime alimentaire, c’est  passer par toute une série de petites choses simples. Pour bien entretenir son corps, il est conseillé de consommer

  • du zinc
  • des vitamines B, D et E
  • des oligo-éléments

Si l’érection n’arrive toujours pas, il existe des médicaments qui faciliteront son apparition. C’est le cas avec des pilules comme le Levitra, le Viagra ou encore le Cialis. Ces petites pilules permettent de retrouver une activité sexuelle normale, mais ne “réparent” pas le corps de l’homme.

Eviter le tabac

La testostérone, un regain d’intérêt pour cette hormone

Des données récentes, issues d’études médicales, suggèrent que la testostérone peut jouer un effet bénéfique sur le système vasculaire. C’est aussi une hormone qui diminue la quantité de graisse abdominale et viscérale. Tout en jouant un rôle sur les masses osseuses et musculaires. En bref, il s’agit d’une hormone indispensable pour être en bonne santé et en pleine forme.

  Comment reconnaître et soigner les piqûres de punaises de lit ?

Il est difficile de citer des chiffres à ce stade, mais de nombreux hommes français pourraient avoir accès à un traitement par testostérone s’ils le souhaitaient. Selon certains projections, il pourrait même s’agir de 20 % de la population française. C’est du moins ce qu’estime le docteur Buvat, dont nous parlions plus haut dans cet article.

Ce sont aussi des chiffres qui correspondent avec ce que les laboratoires pharmaceutiques donnent. IL semblerait qu’un homme sur 5 souffre occasionnellement ou de manière répétée de problèmes d’érection. Dont une bonne partie à cause d’un manque de testostérone.

La prise de testostérone, comme nous avons déjà pu le dire, n’est pas sans risque. Et il faut pouvoir la doser avant de l’utiliser. Pour ce faire, il faut bien comprendre qu’il existe une différence entre le taux de testostérone et le taux de testostérone bio disponible. Ce dernier taux représente au maximum 4 % de la testostérone totale et c’est celui-là qui entraîne des modifications. Et contrairement à ce qu’on peut croire de prime abord, la taux bio disponible n’est pas intrinsèquement lié au taux de testostérone général… L’un peut diminuer sans que l’autre ne diminue !

Il faut donc impérativement passer par un examen clinique, une prise de sang et une consultation médicale chez un spécialiste. Seul lui pourra déterminer l’utilité d’un tel traitement.

Là, il ausculte la prostate, les testicules, la verge et dose le PSA (antigène prostatique spécifique), le marquer pour déterminer la présence ou non d’un cancer de la prostate. La prise de testostérone peut en effet faciliter l’apparition ou aggraver le cancer déjà présent !

Il existe deux possibilités à cette visite médicale. Si l’homme est en bonne santé, un traitement court à la testostérone lui permettra de rebooster sa libido et ses érections. Le fait de prendre une hormone momentanément permet au corps de redémarrer. Si l’homme ne possède plus suffisamment de testostérone dans son corps, il faudra traiter  plus fortement avec un traitement avec des gonadotrophines chorioniques afin de stimuler la fabrication de testostérone.

Comment prendre de la testostérone ?

En France, la prise de testostérone se fait en général par injections (piqûres) une fois toutes les deux à trois semaines. Il est aussi possible d’avoir recours à une prise par voie orale. Le délai est alors plus court entre chaque prise. Mais les avancées sont rapides, car le marché est important !

Ainsi, aux Etats-Unis et dans les pays anglo-saxons, on est déjà passé aux patchs, aux gels et aux implants. Par exemple, le gel de testostérone est très proche des gels d’œstrogènes qui existent déjà et qui sont destinés aux femmes ménopausées.

Certes, un traitement à base de testostérone permet de résoudre pas mal de petits inconvénients comme les bouffée de chaleur, la transpiration, l’irritabilité ; mais il ne fonctionnera que sur certaines populations. Par exemple, certains groupes d’hommes ont un risque plus élevé de souffrir d’un déficit en testostérone. C’est le cas pour les hommes atteints d’obésité, de diabète, d’asthme, d’hypertension artérielle, d’ostéoporose, etc. Ces personnes

Cela dit, un des meilleurs traitements pour augmenter son taux de testostérone, c’est de rester actif et de continuer à faire du sport et l’amour régulièrement. Ce n’est pas pour rien qu’on suggère d’avoir trois rapports par semaine. Cela dit, toute activité physique doit rester modérée pour fonctionner, dans le cas contraire, le corps s’épuise plus qu’il ne se guérit.

A quel âge survient l'andropause ?

Les autres voies de recherche

Les laboratoires pharmaceutiques ont senti de suite le bon filon. Et pour pallier aux petits soucis des hommes, chacun d’eux travaille sur des solutions adaptées et les plus efficaces possibles.

Les formes sont diverses et au-delà de l’intemporelle injection d’hormone, il apparaît de nouvelles solutions.

Le gel et le patch sont deux de ces nouveautés sur le marché. Le gel permet à la testostérone de rentrer progressivement dans le corps et d’apporter un taux constant pour couvrir le déficit du corps. Il en va de même pour le patch qui libère petit à petit son principe actif dans le sang au travers de la barrière épidermique.

  Centre dentaire : un accès aux soins dentaires facilité

Mais la testostérone n’est pas la seule piste étudiée. Il y a également l’hormone de croissance et la DHEA. Ces deux-là possèdent également des effets qui sont potentiellement intéressants dans la lutte contre le vieillissement de l’homme. L’hormone de croissance permet d’augmenter la masse musculaire et la masse osseuse. Ce qui favorise la production d’hormones. La seconde, la DHEA, jouerait un rôle sur les maladies cardiovasculaires. Un bon taux permet de limiter la mortalité due à ce facteur. Mais ces pistes de recherche n’en sont qu’à leurs débuts.

Quel médecin consulter ?

L’andropause n’est pas un sujet tabou, mais ce n’est pas pour autant un sujet qu’on aborde facilement. S’il faut en parler, l’homme ira plutôt consulter son médecin généraliste, un docteur de proximité en qui il a confiance. Pour autant, ce n’est peut-être pas le meilleur choix. Car un généraliste ne possède pas toutes les compétences requises, même s’il peut très bien aiguiller son patient.

Le spécialiste est l’andrologue. Le spécialiste de l’homme. Il sera le plus à même d’aider son patient dans son traitement des problèmes d’érection et il saura quoi faire avec les dosages hormonaux et trouver les raisons des symptômes existants.

Cela donnera aussi au patient le sentiment d’être soutenu et compris dans sa démarche. Et qu’aucun aspect de sa personnalité n’est négligé.

Comment l’andropause transforme-t-elle le corps avec l’âge ?

L’andropause agit sur le corps et notamment sur les poils. Les hommes qui souffrent d’andropause note, en général, une baisse de leur pilosité. Que ce soit sur les bras, les jambes, les cuisses ou le torse. Même la barbe à tendance à se clairsemer. Cela est dû au fait que la testostérone joue un rôle direct dans la production de poils.

Le corps commence à souffrir de nouveaux symptômes sans aucun rôle de l’environnement extérieur. On peut parler de l’irritabilité plus grande, des bouffées de chaleur soudaines, ou encore d’une transpiration plus importante. Autant de symptômes qui doivent mettre la puce à l’oreille.

Chez de nombreux hommes, on observe une augmentation du tour de taille. L’homme a tendance à prendre de l’embonpoint à mesure que son taux de testostérone baisse. A cela s’ajoute un second facteur, celui de la perte de masse musculaire. Moins de testostérone signifie moins de production de cellules musculaires. Et ce muscle perdu, en fondant, a tendance à se transformer en graisse qui se stocke au niveau de la ceinture abdominale. L’homme a une nouvelle image, moins athlétique.

Avec l’apparition de plus de graisses, la quantité d’hormones produites est différente. L’homme ne fait pas que produire de la testostérone (qui est en baisse). Il produit également des œstrogènes. Car la graisse sécrète des œstrogènes. En résulte ce qu’on appelle une gynécomastie, une poussée des seins. Les personnes souffrant d’embonpoint voient souvent apparaître ce phénomène, où les seins poussent un peu. Cela dit la proéminence due à l’embonpoint et la gynécomastie sont bien différents. Dans le second cas, on peut proposer à l’homme de se faire faire une liposuccion afin de retirer le surplus de graisse et retrouver un corps d’éphèbe.

4 trucs pour lutter contre l’andropause de l’homme

Fatigue et troubles divers : l’andropause favorise l’apparition de troubles divers chez l’homme. Les plus courant sont les bouffées de chaleur et transpiration, l’irritabilité, la diminution de la libido et les troubles érectiles. La prise de poids est également un symptômes. Mais il est facile de lutter contre cela en suivant un régime et en aménageant son rythme de vie en conséquence.

L’andropause n’existe pas : il faut plutôt parler de déficit en hormones. Et cela se soigne facilement. Contrairement à la ménopause qui est un processus irréversible pour la femme, l’andropause n’a rien d’irréversible et quelques injections permettent de retrouver sa vie d’avant.

Faire un régime : cela réduit les risques d’andropause. En vieillissant, les hommes prennent du poids et cette graisse accélère le processus de diminution des hormones mâles. Il est conseillé de fondre un peu et de perdre cette graisse abdominale pour diminuer les effets de l’andropause. Il est possible de conjuguer le régime alimentaire avec une activité physique afin de perdre plus facilement de la graisse.

Pas de stress : le stress augmente les effets de l’andropause. Le stress n’a rien de bon et les situations stressantes font réagir le corps. Celui-ci produit du cortisol. Et le cortisol fait baisser la production de testostérone. Ce qui influe directement sur l’intensité et l’apparition de l’andropause. La pratique du yoga et de la relaxation sont d’excellents moyens de lutter contre le stress.