La trichomonase vaginalis est une pathologie infectieuse parasitaire provoquée par un protozoaire flagellé mobile du genre Trichomonas, dénommée Trichomonas vaginalis. D’une longueur de 10-15 µm pour une largeur de 7 µm, ce protozoaire est de forme ronde, parfois, ovoïde ou allongée ; il est muni de cinq flagelles (4 flagelles libres au niveau de la partie antérieure et 1 flagelle épaisse formant une membrane ondulante).

L’agent pathogène Trichomonas vaginalis est un parasite qui vit aux dépens d’un autre organisme biologique, en l’occurrence, l’être humain. Cette infection sexuellement transmissible non-virale, susceptible de se propager par voie non sexuelle, affecte les deux sexes. Elle peut être à l’origine d’une diversité de manifestations cliniques bien spécifiques chez la femme et chez l’homme, lorsqu’elle n’est pas asymptomatique.

Origines

C’est le bactériologiste français Alfred Marie François Donné (1801- 1878) qui fit la première description du Trichomonas vaginalis, lors d’une communication en 1836, relative aux animalcules observés dans les produits de sécrétions d’organes génitaux de l’homme et de la femme.

Le protozoaire Trichomonas vaginalis est doté d’un appareil parabasal, d’un noyau de faible dimension, excentré et pâle, avec une fente sur le côté. Il appartient au règne animal, à la classe des Parabasalia, à l’ordre des Trichomonadida, à la famille des Trichomonadidae, au genre Trichomonas. C’est un parasite cosmopolite avec une viabilité très faible en milieu extérieur, avec une prédilection pour les milieux humides et alcalins.

Le seul hôte naturel du Trichomonase vaginalis est l’être humain. Ce micro-organisme flagellé réside dans les voies génito-urinaires, fréquemment, dans la cavité vaginale, la vessie de la femme, puis, au niveau des vésicules séminales, de l’urètre de la prostate chez l’homme. Ainsi, il prolifère au sein de muqueuses uro-génitales de l’homme et de la femme.

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PréservatifIl est transmissible par voie sexuelle, par le biais des sécrétions vaginales ou urétrales des personnes infectées. Il peut ainsi provenir d’un rapport sexuel non protégé, par voie vaginale ou anale. Il est présent chez les partenaires sexuels (homme et femme) infectés. Ainsi, la Trichomonase vaginalis est fréquemment d’origine vénérienne. La masturbation mutuelle et le partage d’accessoires ou de jouets sexuels constituent également des modes de transmission.

Il peut également se propager par voie non-sexuelle, car il peut survivre pendant plusieurs heures dans les urines et les spermes ainsi que dans les milieux humides, dans l’eau de bain. C’est pourquoi, il est transmissible via les embouts de douche vaginale, les spéculums et les cuvettes des toilettes, les serviettes humides et souillées, le linge servant pour la toilette intime ou l’utilisation conjointe des maillots de bain, des gants de toilette. Aussi, la transmission est possible de la mère infectée au nouveau-né lors de l’accouchement.

Symptômes

Pour des raisons non encore élucidées, la trichomonase vaginalis peut être asymptomatique chez certains sujets ; par contre, chez d’autres, elle se manifeste par divers symptômes. Elle est plus silencieuse chez l’homme que chez la femme. Lorsqu’elle n’est pas asymptomatique, elle se manifeste par des signes variés. Ces symptômes désagréables sont plus intenses chez les femmes.

  • Chez la femme

L’agent pathogène (trichomonas vaginalis) peut être présent au niveau du vagin, du col de l’utérus, de la vessie, des glandes de Bartholin ou de Skene et des glandes péri-urétrales. L’infection va, alors, se traduire par des pertes vaginales abondantes souvent nauséabondes, muco-purulentes, parfois, verdâtres, mousseuses, jaunâtres, blanchâtres. Plus ou moins importante, la leucorrhée est également spumeuse et fluide. Dans son ensemble, la muqueuse vaginale est rouge et enflammée. Un érythème du vagin est observable.

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Des démangeaisons vaginales ou vulvaires et une dyspareunie vulvo-vaginale avec des douleurs lors des relations sexuelles vaginales, sont également manifestes. Les prurits vulvaires sont plus ou moins prononcés, avec des douleurs ou des brûlures vulvaires. La vulve est rouge et irritée avec un éventuel gonflement. Cette infection entraîne des troubles urinaires avec une gêne ou des brûlures lors de la miction, des envies fréquentes d’uriner. Les cystalgies et la pollakiurie constituent d’autres signes urinaires.

Douleurs dans le bas du ventreLa forme aigüe se manifeste par des douleurs au niveau du bas-ventre, des signes d’inflammation qui apparaissent avec des atteintes inflammatoires du vagin (vaginite), de l’utérus (urétrite), de la membrane de l’utérus (endométrite), des trompes (salpingite), des glandes de Skene (skenite). L’atteinte des trompes de Fallope peut provoquer une infertilité. Le prurit devient grave ; le col de l’utérus présente un aspect framboisé. Une érosion cervicale, un cancer du col de l’utérus, une cystite et une pyélonéphrite; sont des signes d’une complication.

L’infection provoque un déséquilibre au niveau de la flore vaginale et des changements au niveau du tissu de la surface du col de l’utérus. Les femmes enceintes qui contractent l’infection à Trichomonas vaginalis courent le risque de rupture prématurée des membranes, de donner naissance à un enfant prématuré, handicapé ou caractérisé par un faible poids. Elles peuvent être confrontées à des complications post-partum. Pendant l’accouchement, le nouveau-né peut être infecté lors du passage dans le vagin et peut être affecté par des troubles urinaires ou gynécologiques.

  • Chez l’homme

Les hommes présentent moins de symptômes que les femmes. L’infection à Trichomonas vaginalis affecte principalement l’urètre, le canal qui se trouve dans le pénis. L’urètre est, par ailleurs, le canal excréteur de l’urine et des spermatozoïdes. La prostate (impliqué dans la production du sperme) et les vésicules séminales sont affectées. Ainsi, cette infection est associée à des démangeaisons et à des douleurs au niveau de l’urètre, des irritations et des rougeurs autour du méat urinaire, des douleurs ou une légère sensation de brûlure après la miction ou l’éjaculation, des difficultés ou des sensations douloureuses au cours de la miction.

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Ces symptômes sont également marqués par des mictions fréquentes, un écoulement plus ou moins purulent et une irritation au niveau du pénis, du sang, dans les urines et les spermes, une lourdeur au niveau du bassin. Cette infection parasitaire est caractérisée par des sensations douloureuses, une enflure et une rougeur autour du gland du pénis ou prépuce.

Avec le temps, l’urètre se rétrécit et l’infection devient chronique en l’absence de traitement. Elle se complique avec l’inflammation de la prostate. Elle induit une lourdeur et un inconfort au niveau du périnée, du plancher pelvien, des testicules. Ces complications réduisent la viabilité des spermatozoïdes, provoquent des dysfonctions sexuelles, l’inflammation du pénis et la stérilité masculine, l’épididymite (inflammation de l’épididyme, principal canal excréteur des spermatozoïdes).