Le déplacement du sang au niveau du cœur génère des sons vibratoires appelés des souffles. Le médecin pose un stéthoscope pour entendre ce souffle cardiaque qui n’est pas toujours lié à une pathologie. Dans bien des cas, il s’agit d’un souffle normal, sans aucun substrat anatomique. Également appelé souffle anorganique, il n’est donc pas lié à une anomalie cardiaque ou cardiovasculaire. Il présente, par ailleurs, diverses caractéristiques qui permettent de le distinguer aisément.

Qu’est-ce qu’un souffle anorganique ?

Lors d’une auscultation cardiaque, un bruit surajouté, semblable à un souffle, peut être perçu par le médecin. Observé au niveau d’un cœur normal et induit par des turbulences liées au flux sanguin à l’intérieur des cavités, ce souffle est dit anorganique. Il s’agit d’un son, celui de la circulation régulière du sang à l’intérieur du cœur.

Souffle anorganique
Le souffle anorganique peut survenir chez les personnes en bonne santé.

Associé au débit sanguin, il est fréquemment perçu chez les enfants et les adolescents apparemment en bonne santé caractérisée par un cœur anatomiquement et fonctionnement normal. Il est observable également à tout âge chez un sujet qui ne présente aucune anomalie cardiaque. 

Ainsi, un souffle anorganique n’a aucun rapport avec une lésion anatomique du cœur. Ce souffle bénin est audible et n’est pas lié à une anomalie physiologique ou anatomique du cœur. Asymptomatique et émis par un cœur sain et normal, il ne nécessite pas un traitement.

Quelles sont les spécificités d’un souffle anorganique ?

Un souffle est qualifié d’anorganique lorsqu’il n’y a aucun symptôme cardiovasculaire. La taille du cœur et la pression artérielle sont normales. D’autres spécificités permettent de le différencier d’un souffle organique. Ce sont : 

  • L’intensité : le souffle anorganique est de faible intensité. Il est inférieur à 3/6 (l’intensité est cotée de 1 à 6). Il n’est pas associé à un frémissement palpatoire.
  • La variation de l’intensité : il varie en intensité avec la position du sujet et en fonction du cycle respiratoire. Il est susceptible de disparaître lorsque le sujet est en position débout, de diminuer lors de l’inspiration ou, au contraire, d’augmenter en intensité lorsque le sujet fournit un effort.  
  • Le temps : il survient au cours de la systole, cette phase du cycle cardiaque au cours de laquelle le cœur se contracte pour expulser le sang vers l’aorte et l’artère pulmonaire. L’aorte, l’artère principale de l’organisme, apporte du sang oxygéné aux autres territoires du corps.  
  • La durée : il est caractérisé par une brève durée au cours de la systole. Autrement dit, il est bref dans la systole, et survient entre le début de la systole et le milieu de celle-ci.  
  • Le timbre : il est caractérisé par un timbre doux,  musical.  
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Le souffle anorganique fréquemment perçu et pouvant perdurer pendant plusieurs années, notamment chez les adolescents et les jeunes adultes, disparaîtra spontanément. Aussi, il survient tout au long de l’enfance et disparaît généralement avec la croissance de l’enfant.

Les différents types de souffles anorganiques

Il existe une variété de souffles anorganiques. On peut, entre autres, citer :

Le souffle de Still 

Ce souffle, décrit pour la première fois, en 1909, par le médecin américain Andrew Taylor Still (1828-1917) est doux, musical. Il est bref, débute avec le premier bruit cardiaque et prend fin au milieu de la systole. Il est entendu au bord inférieur gauche du sternum. Ce souffle de faible intensité est variable et positionnel : il varie avec la position du sujet et la respiration. 

Le souffle pulmonaire systolique 

Il s’agit d’un souffle positionnel, assez court et entendu au bord supérieur gauche du sternum. Il est caractérisé par une tonalité douce.

Le souffle veineux

Il est également appelé le fredonnement veineux cervical, il est le résultat du flux turbulent qui prévaut dans les veines jugulaires et sous-clavières.