Également dénommé méat urétral, le méat urinaire féminin est l’orifice externe de l’urètre, conduit par lequel transitent les urines en vue de leur élimination lors de la miction. Outre les éventuelles malformations, ce canal peut être touché par des problèmes de santé. Dans les lignes qui suivent, nous allons examiner ses caractéristiques anatomiques avant d’aborder son rôle et les cas de pathologies liées à cette zone sensible du système urinaire de la femme.
Caractéristiques anatomiques
Le méat urinaire féminin est un orifice qui se situe au centre de la vulve, notamment à quelques millimètres au dessus de l’entrée du vagin et à environ 25 millimètres en dessous du clitoris. Il est au milieu de la papille urétral, une petite éminence, au niveau de laquelle l’urètre s’ouvre sur l’extérieur, l’extrémité interne de l’urètre étant reliée à la vessie. Des canaux excrétoires des glandes de skéne ou glandes para-urétrales s’ouvrent de chaque côté de cet orifice externe.
Ce dernier est si bien protégé qu’on ne le découvre qu’en écartant suffisamment les grandes et les petites lèvres de la vulve. La forme du méat urinaire varie d’une femme à une autre : ouverture étoilée, arrondie ou fente longitudinale.
Rôles du méat urinaire féminin
Au sein du système urinaire, le méat urinaire est cet orifice externe qui permet l’élimination de l’urine qui, propulsée de la vessie, passe par l’urètre en vue de la miction. Il permet aussi d’éliminer d’autres substances qui transitent par l’urètre. C’est le cas par exemple du liquide expulsé au cours de l’éjaculation. Il ne faut pas confondre le méat urinaire avec le méat urétéral qui, lui, se trouve plutôt à la jonction de l’urètre avec la vessie, et dont le rôle est d’autoriser l’écoulement des urines vers l’urètre.
Lucarne sur le processus de la miction chez la femme
Lorsque le femme souhaite uriner, l’information provenant du cerveau permet le relâchement des sphincters, et, par conséquent, l’évacuation de l’urine via l’urètre. Se produisent alors, de façon plus moins rapide, les 3 mécanismes coordonnés et simultanés suivants :
- Le détrusor (muscle de la vessie) se contracte soudainement et avec vigueur afin de propulser l’urine vers l’urètre et le méat urinaire féminin ;
- Le sphincter urétral se relâche complètement (aussi bien sa partie interne que sa zone externe) et s’ouvre comme un robinet afin de favoriser l’écoulement de l’urine dans l’urètre, dès sa sortie de la vessie ;
- Pour un écoulement continue de l’urine, l’extrémité inférieure des uretères se comprime, sous l’effet de la contraction du détrusor ; ce qui évite tout retour de l’urine vers les reins. La seule possibilité s’avère alors l’écoulement vers l’urètre, puis le méat urinaire.
Une fois la miction terminée, le sphincter et le détrusor reprenne leurs fonctions initiales.
Interventions médico-chirurgicales sollicitant le méat urinaire féminin
Les chirurgiens et autres spécialistes se servent du méat urinaire comme d’une porte d’entrée pour résoudre certaines situations. Il s’agit, entre autres, de :
- Vider l’urine contenu dans la vessie : on parle de sondage urinaire ;
- Effectuer des prélèvements ou retirer un polype se développant dans la vessie ;
- Explorer l’appareil urinaire en vue d’établir un diagnostic. Par exemple, dans le cadre d’une cystoscopie qui se déroule en ambulatoire sous anesthésie locale, un tube souple avec caméra est introduit par le méat urinaire afin d’explorer la vessie ou l’urètre (le « bas appareil ») en vue de déceler des anomalies comme les diverticules, les polypes et les calculs urinaires.
- Injecter une substance au niveau de la vessie. Via le méat urinaire, des instillations de BCG (bacille de Calmette et Guérin) sont faites afin diminuer sensiblement les risque de récidive en cas de cancer de la vessie.
Maladies et anomalies impliquant le méat urinaire
Maladies
Plusieurs maladies peuvent être associées au méat urinaire de la femme. Il s’agit notamment de :
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Urétrorragie
L’urétrorragie correspond à un saignement extériorisé par le méat urinaire, bien que la miction reste claire. Quand la femme s’essuie le périnée en fin de miction, une varice totalement bénigne, dénommée ectropion peut saigner ; c’est généralement ce qui provoque ce type d’écoulement de sang.
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Infections urinaires
Les infections urinaires comme la cystite et l’urétrite, sont fréquentes chez la gent féminine du fait de la proximité du méat urinaire avec le rectum. Cette proximité favorise la remontée des bactéries lorsqu’après la miction ou même les selles, la femme s’essuie le périnée ou l’anus, de l’arrière vers l’orifice urétral.
Anomalies
Diverses malformations qui affectent le méat urinaire féminin peuvent être congénitales ou acquises. En général, elles nécessitent une intervention chirurgicale appropriée et conduite assez tôt.
Malformations congénitales
- L’hypospadias : le méat urinaire féminin est carrément invisible au niveau de la partie externe de l’organe génital de l’enfant car le conduit urétral s’ouvre directement sur l’orifice vaginal.
- L’épispadias : la partie supérieure de l’urètre ne se développe pas de sorte qu’en lieu et place d’un méat urinaire bien délimitée, il y a plutôt une fente de laquelle sort l’urine. Cette fente se situe au niveau du clitoris qui de ce fait, se trouve scindé en deux : on parle de clitoris bifide.
Dans ces deux situations, l’appareil urinaire ne peut pas retenir les urines : on aboutit à une incontinence urinaire.
Autres anomalies
- Méat urinaire enfoui (MUE) : Le MUE rend difficile l’accès à l’orifice urétral en raison d’une localisation ectopique du méat urinaire lui-même ou d’anomalies morphologiques de la sphère uro-génitale.
- Sténose du méat urinaire : il s’agit tout simplement du rétrécissement du calibre du méat urétral, avec pour conséquence des difficultés d’évacuations des urines. Les causes de cette anomalie sont légion. Il peut s’agir d’un traumatisme qui endommage l’urètre, d’une infection urinaire à répétition, d’une maladie comme la gonococcie, des séquelles d’un sondage urinaire prolongé ou mal exécuté, etc. Pour remédier à cette anomalie, les spécialistes pratiquent une méatotomie, une incision qui autorise le remodelage et l’augmentation du calibre du méat urinaire féminin rétréci. Cette intervention qui peut se dérouler sous anesthésie locale, loco-régionale voire générale, peut nécessiter une hospitalisation de 2 jours. Une complication bien connue de la méatotomie est la récidive (méat urinaire à nouveau rétréci) due à la présence de tissus fibreux, nés d’une fibrose cicatricielle.