Également dénommés dysfonctionnements érectiles, les troubles de l’érection correspondent à des érections péniennes insuffisantes ou à une impossibilité de conserver une éventuelle érection, de la maintenir durant le rapport sexuel. Il y a donc une diminution durable de la qualité de l’érection qui perturbe la pénétration vaginale et ne permet pas le déroulement normal du rapport sexuel ou d’avoir une relation sexuelle satisfaisante.
Le trouble érectile se manifeste par une érection qui diminue après la pénétration vaginale, mais avant l’orgasme, par une érection de courte durée qui, par ailleurs, s’affaiblit avant la pénétration vaginale. Parfois, en réponse à une excitation, le pénis n’est pas du tout rigide, ou pas, assez rigide pour permettre une pénétration vaginale. Pouvant survenir à tout âge, les troubles de l’érection sont plus fréquents après l’âge de 40 ans. Ils sont liés à diverses causes. Les principales sont d’ordre cardiovasculaire, neurologique, hormonal, médicamenteux, chirurgical ou psychologique.
Causes cardiovasculaires
Plusieurs pathologies sont des facteurs susceptibles d’être à l’origine d’un dysfonctionnement érectile. Les plus fréquentes sont les maladies vasculaires, avec notamment, avec l’artériosclérose qui correspond au rétrécissement des vaisseaux sanguins en raison d’une accumulation de graisses et de cholestérol.
Ce rétrécissement ne permet au pénis d’être suffisamment engorgé de sang, ce qui rend les érections insuffisantes. En effet, le diamètre des artères étant réduit, les flux sanguins dans le corps caverneux (pénis) diminuent également. Ainsi, une érection étant liée à un afflux de sang dans le sexe, les pathologies susceptibles de provoquer un rétrécissement des artères ou un mauvais fonctionnement des vaisseaux sanguins, ont des conséquences négatives sur la fonction érectile. Il s’agit notamment de l’hypertension artérielle, des maladies cardiaques et de l’hypercholestérolémie.
Les maladies des coronaires sont également mises en cause dans la mesure où elles induisent une mauvaise circulation sanguine qui ne permet pas au sang d’atteindre la verge. Aussi, un dysfonctionnement érectile peut survenir lorsque le sang ne circule pas convenablement, avec une circulation sanguine qui s’avère particulièrement lente, eu égard à une altération des vaisseaux sanguins, provoquée par le diabète.
Causes neurologiques
Lorsqu’il y a une excitation sexuelle, les nerfs font parvenir aux corps spongieux et aux vaisseaux sanguins du pénis, des signaux qui favorisent une dilation et un afflux important de sang dans les artères de l’organe mâle qui grossit et entre en érection. Ainsi, l’atteinte des nerfs ou un trouble neurologique peut perturber l’érection ou affecter la qualité de l’érection.
Des lésions au niveau de certains nerfs, une blessure du nerf qui stimule une érection (une blessure de la moelle épinière), sont susceptibles de perturber la transmission nerveuse du cerveau au pénis. Elles déclenchent, ainsi, une dysfonction érectile. Ainsi, lorsque l’ensemble des voies neurologiques n’est pas en bon état, des troubles érectiles peuvent survenir, comme c’est le cas en présence de certaines pathologies du système nerveux central, en l’occurrence, la sclérose en plaques. L’atteinte des nerfs, liée au diabète (neuropathie diabétique), peut également entraîner des troubles érectiles.
Causes hormonales
Secrétée par les testicules chez l’homme, la testostérone est l’hormone mâle par excellence. La baisse de cette hormone entraîne des troubles de l’érection. Plusieurs pathologies peuvent provoquer la baisse de cette hormone mâle, notamment l’hypogonadisme qui est associé à une sécrétion insuffisante de testostérone, l’andropause marquée par une baisse de la production de testostérone ou l’insuffisance hépatique, le foie étant impliqué dans la régulation hormonale.
Ainsi, des troubles hormonaux marqués par une déficience en testostérone peuvent causer une dysfonction érectile, tout comme une hypothyroïdie (production d’hormones insuffisantes par la glande thyroïdienne), une hyperthyroïdie (production anormalement élevée d’hormones par la glande thyroïdienne). Aussi, le diabète est une pathologie hormonale fréquemment impliquée dans la survenue des troubles de l’érection.
Causes médicamenteuses des troubles de l’érection
Plusieurs médicaments administrés dans le cadre de la prise en charge thérapeutique de diverses pathologies peuvent provoquer des troubles de l’érection. Il s’agit, entre autres, des médicaments anxiolytiques, anticancéreux, des narcotiques, des amphétamines, des sédatifs, des médicaments prescrits contre les ulcères gastriques, les crises d’épilepsie ou les cardiopathies.
Le mécanisme vasculaire de l’érection peut être perturbé par d’autres médicaments, à savoir, les antipsychotiques, les antidépresseurs. Certains médicaments préconisés pour le traitement de certaines pathologies (l’hypertension artérielle) peuvent avoir pour effet secondaire, des troubles de l’érection.
Causes chirurgicales et traumatiques
Un trouble érectile peut survenir à la suite d’une intervention chirurgicale ou d’un traumatisme. Certaines opérations chirurgicales, notamment, la chirurgie de la prostate, peuvent entraîner une atteinte des nerfs érecteurs, proches de la glande prostatique, qui envoient l’information aux vaisseaux sanguins et aux corps érectiles du pénis. Ainsi, cette ablation de la prostate peut être à l’origine d’une disparition temporaire de l’érection dans les suites immédiates de l’intervention chirurgicale liée au cancer de la prostate.
D’autres interventions chirurgicales sont susceptibles de causer un trouble érectile, à savoir, l’opération chirurgicale de la vessie et du rectum. Le dysfonctionnement érectile peut être, donc, une séquelle de la chirurgie. Les causes traumatiques peuvent être liées à une fracture du bassin (à la suite d’un accident de moto, par exemple), des traumatismes crâniens, des lésions traumatiques des cordons médullaires, des traumatismes pelviens ou des traumatismes péniens.
Causes psychologiques
La rigidité insuffisante des corps caverneux pouvant permettre le déroulement normal d’un rapport sexuel, peut être liée à des causes psychologiques. Quand les facteurs psychologiques sont à l’origine d’un dysfonctionnement érectile, il arrive souvent que le sujet ait encore une érection matinale ou nocturne ainsi qu’une érection complète lors de la masturbation.
Parmi les problèmes, d’ordre psychologique, l’on retrouve les situations de stress et de forte anxiété qui sont néfastes pour l’érection. Dans cet état stress qui fait prévaloir une tension nerveuse, l’érection est difficile à obtenir. Une inquiétude au niveau des performances sexuelles ou l’anxiété générée par les échecs précédents a un effet négatif sur la capacité érectile du sujet. Aussi, la crainte de l’échec ou le sentiment de ne pas être à la hauteur sexuellement, peut être nuisible au niveau de l’érection du pénis, tout comme la crainte de ne pas être performant ou de ne pas pouvoir combler sa partenaire.
L’angoisse de performance est une autre condition psychologique qui peut induire un trouble érectile. Soucieux de leur performance sexuelle et du plaisir qu’ils souhaitent procurer à leur partenaire, certains hommes ne parviennent à avoir une sexualité épanouie. Avec ces préoccupations, la pression psychologique s’accroît et ils s’imaginent un échec au cours de l’acte sexuel.
Les états dépressifs ont un impact négatif sur la fonction sexuelle. Ils peuvent non seulement induire des troubles biologiques, mais également une perte d’intérêt sexuel, une baisse de la concentration des hormones sexuelles, une difficulté à maintenir ou à obtenir une érection.