Le zona ophtalmique est une infection particulièrement douloureuse, d’origine virale. Elle traduit une réactivation et une réplication du virus varicelle-zona dans la partie ophtalmique du ganglion trijumeau. Cette pathologie affecte les enfants et les adultes et surtout les personnes âgées victimes d’un état de déficience immunitaire. Elle est caractérisée par des douleurs, mais également par bien d’autres symptômes tels que les lésions cutanées, des atteintes oculaires. Il est important de traiter rapidement le zona ophtalmique afin d’éviter d’éventuelles complications oculaires pouvant aboutir à une perte de la vision. Le traitement requiert l’administration d’antiviraux ou des antalgiques.

Le zona ophtalmique, qu’est ce que c’est ?

Caractérisée par des douleurs qui peuvent être chroniques voire invalidantes, le zona est une infection de la peau qui survient à la suite d’une réactivation du virus de la varicelle-zona. La forme ophtalmique est cette dermatose virale est dénommée zona ophtalmique ou Herpès zoster ophtalmique (HZO). Il s’agit d’une infection provoquée par le virus de la varicelle (virus varicelle zona) ou plus précisément d’une atteinte de la division ophtalmique du nerf trijumeau lors de la réactivation du virus varicelle-zona resté latent dans le ganglion de Gasser, après la varicelle.

Visage
Les manifestations du zona ophtalmique sont localisées dans la partie supérieure du visage.

Cette pathologie est caractérisée par une éruption vésiculaire au niveau de la peau dans la zone située principalement autour de l’œil. Cette éruption localisée, atteint un groupe de nerfs situés autour de l’œil ainsi que la région de l’œil et de la cornée. Les manifestations sont circonscrites au niveau du haut du visage, des paupières et des yeux.

Le zona ophtalmique est plus fréquent chez les personnes âgées, avec une symptomatologie dominée par la douleur. Lorsque cette pathologie apparaît chez l’enfant, elle est moins sévère. Le zona ophtalmique peut être également caractérisé par des complications oculaires associées à des séquelles plus ou moins graves.

Quelles sont les causes du zona ophtalmique ?

Le virus qui est mis en cause lors de l’apparition du zona ophtalmique est, le virus varicelle-zona ou VZV pour Varicella Zoster Virus. Ce virus qui appartient à la famille des herpès virus, est responsable de la varicelle, une pathologie infectieuse de la peau qui apparaît couramment au cours de l’enfance. Après la guérison de la maladie (la varicelle), le virus ne meurt pas, mais il remonte jusqu’aux ganglions nerveux spinaux ou crâniens de l’organisme et demeure dans un état de dormance. Il est alors latent et asymptomatique.

Réactivation du virus varicelle-zona

Puis, un jour ou après plusieurs années, une réactivation du virus survient dans un ou plusieurs ganglions. Le virus, caractérisé par une réplication rapide, migre depuis les ganglions vers la peau et les tissus sous-cutanés. En colonisant le territoire cutané, il va provoquer une affection cutanée douloureuse qui est bien différente de la varicelle : le zona ou herpes zoster.

Cette infection caractérisée par l’apparition des vésicules cutanées, s’étend sur un segment de peau limité ou dans un territoire innervé par une racine nerveuse. Cette éruption unilatérale et douloureuse de la peau peut se manifester au niveau du thorax (zona intercostal) ou au niveau d’un coté du visage lorsqu’il s’agit d’un zona ophtalmique.

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Le zona ophtalmique est provoqué par une réactivation du virus varicelle-zona au niveau du territoire sensitif de la première branche du cinquième nerf crânien ou nerf trijumeau, notamment à partir de son ganglion nerveux.   

Ainsi, dans bien des cas, chez un sujet qui a déjà été affecté par la varicelle auparavant, la réactivation du virus varicelle zona peut provoquer le zona qui peut se manifester sous la forme d’un zona ophtalmique.

Facteurs de risque

Plusieurs facteurs sont susceptibles de provoquer une baisse de l’immunité, pouvant favoriser une réactivation du virus varicelle-zona. Il s’agit entre autres de :

  • vieillissement ;
  • exposition aux rayons UV ;
  • stress psychologique ;
  • transplantation d’organe ;
  • traumatisme ;
  • maladie infectieuse ;
  • infection par le VIH  (Virus de l’Immunodéficience Humaine);
  • corticothérapie au long cours.
Rayons solaires
L’exposition prolongée aux rayons du soleil constitue un facteur de risque du zona ophtalmique.

Quelles sont les manifestations du zona ophtalmique ?  

Le zona ophtalmique est caractérisé par une dermatose marquée par une éruption cutanée vésiculaire. Cette symptomatologie est précédée d’une phase prodromique.

Prodromes

Avant l’apparition de l’éruption cutanée, les personnes affectées par le zona ophtalmique sont confrontées à une phase prodromique marquée par :

  • une névralgie ;
  • des maux de tête violents ;
  • des picotements au niveau du front ;
  • un malaise général ;
  • un état fiévreux ;
  • une brûlure au niveau de la branche ophtalmique du nerf trijumeau ;
  • un prurit ;
  • une douleur oculaire.

Symptômes

Localisation

Les symptômes sont marqués par une éruption cutanée unilatérale (d’un seul côté, à gauche ou à droite) et localisée dans la zone d’une ou plusieurs des branches du nerf ophtalmique (le nerf frontal, le nerf lacrymal et le nerf naso-ciliaire). Ainsi, cette éruption peut affecter de façon unilatérale, plusieurs zones  au niveau du visage (le front, le nez, le pourtour de l’œil, les paupières, etc.) en fonction des branches des nerfs atteints.

Les lésions sont circonscrites au niveau du front, de la paupière supérieure et du cuir chevelu lorsque le nerf frontal est affecté. L’atteinte du nerf lacrymal se manifeste par des larmoiements avec l’apparition des lésions au niveau des paupières, notamment dans la partie externe ainsi qu’un assèchement de la conjonctive et de la cornée. Des lésions au niveau de la pointe et des ailes du nez révèlent une atteinte du nerf nasal ou naso-ciliaire, avec par ailleurs un risque particulièrement élevé de pathologies oculaires graves.

Atteinte cutanée

L’éruption cutanée débute avec l’apparition de papules érythémateuses, séparées par des intervalles de peau saine. Après quelques heures, de petites vésicules se développent de façon isolée ou en bouquet. Elles sont remplies de liquide, puis apparaît une ulcération qui se recouvre d’une croûte apparaissant sur le front et les paupières d’une hémiface. Cette croûte peut persister pendant une à deux semaines avant de laisser généralement une petite cicatrice.

 Atteinte oculaire

Le zona ophtalmique qui siège au niveau d’une ou plusieurs branches du nerf ophtalmique, est associé à des manifestations au niveau du globe oculaire. Lors de la phase aigüe de la maladie, nous pouvons observer une inflammation douloureuse de l’œil qui peut être rouge.

Le sujet peut être affecté par une douleur oculaire intense, une vision floue, un gonflement des paupières ou un œdème palpébral intense. L’atteinte oculaire peut également se manifester par un œdème cornéen, une vasodilatation excessive des petits vaisseaux de la conjonctive oculaire, une sensation d’irritation, une diminution de l’acuité visuelle ou une sensibilité à la lumière.

oeil rougi
Dans sa phase aigüe, le zona ophtalmique peut induire une inflammation de l’œil qui par conséquent peut rougir.

Complications

En l’absence de traitement, des complications peuvent apparaître. Ainsi, le zona ophtalmique peut se compliquer avec l’apparition des douleurs post-zona ou les névralgies post-zostériennes. Aussi, des complications oculaires potentiellement graves peuvent également apparaître.

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Les névralgies post-zostériennes

Les douleurs post-zonas ou les névralgies post-zostériennes constituent des complications les plus communes des zonas. Il s’agit d’une douleur cutanée persistante circonscrite au niveau du territoire de la distribution d’un nerf infecté par le virus varicelle-zona ou à l’endroit de l’ancienne éruption.

Ainsi, longtemps après la disparition des signes visibles du zona, notamment les vésicules, nous pouvons être affectés par une douleur post-zona ou qui se manifeste après un zona. Cette douleur peut être plus ou moins intense, voire invalidante. Elle est susceptible d’altérer la qualité de vie des patients lorsqu’elle est suffisamment sévère, avec un impact fonctionnel important chez les personnes âgées, pouvant induire une perte de l’autonomie.

Constante ou intermittente, cette douleur parfois brûlante peut persister pendant plusieurs mois (1 à 3 mois ou plus) ou même excéder une année, avec parfois une aggravation au cours de la nuit ou consécutive à la chaleur ou au froid.  Ainsi, les douleurs post-zostériennes constituent des complications non ophtalmologiques qui peuvent persister au-delà de l’éruption cutanée.

Complications oculaires

La forme ophtalmique du zona peut être responsable des complications oculaires graves, avec notamment les atteintes de la conjonctivite, de la rétine ou du nerf optique. Les atteintes des diverses structures de l’œil peuvent entraîner des pathologies ophtalmologiques, une perte de la vision ou même la cécité. Ainsi, les séquelles liées aux complications oculaires peuvent être permanentes. Les complications oculaires sont entre autres :

La kératite

La kératite est une inflammation qui affecte l’œil, notamment la cornée. Cette atteinte de l’œil affecte la vision, entrainant une baisse de l’acuité visuelle. Elle induit, de ce fait, une vision floue. Elle est associée à une douleur intense, une photophobie, un larmoiement. Lorsque le traitement n’intervient pas rapidement, la kératite peut évoluer et induire une opacification, une anesthésie de la cornée, une surinfection.   

La conjonctivite

La conjonctive est la membrane qui recouvre le blanc de l’œil et l’intérieur de la paupière. La conjonctivite est un terme utilisé pour désigner l’inflammation de cette membrane, c’est-à-dire, la conjonctive. Cette pathologie oculaire provoque des picotements et des rougeurs au niveau de l’œil, des larmoiements, des démangeaisons. Lorsque cette pathologie prévaut, le matin, au réveil, les paupières semblent être collées.

L’uvéite

L’uvéite désigne l’inflammation d’une partie ou de la totalité de la couche intermédiaire de la paroi oculaire, l’uvée. Elle survient à l’intérieur de l’œil et peut avoir pour symptômes, une rougeur au niveau de l’œil, des douleurs intenses, un larmoiement, une sensibilité à la lumière, la présence de petites taches noires irrégulières et flottantes dans le champ de vision. Cette inflammation oculaire est également associée à une vision floue et peut se compliquer d’un glaucome ou d’une cécité.

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La rétinite

La rétinite est l’inflammation de la rétine, une membrane qui tapisse le fond de l’œil. Cette pathologie oculaire peut provoquer de nombreuses complications. Cause majeure de malvoyance, elle peut également provoquer, une baisse de l’acuité visuelle, une déficience visuelle ou une cécité monoculaire (baisse visuelle unilatérale).

Une névrite optique

La névrite optique est l’inflammation du nerf optique. Elle est associée à des douleurs oculaires et à une perte partielle ou totale de la vision.

Des atteintes de la paupière

L’atteinte de la paupière peut se manifester par un ptosis ou une ptose palpébrale. Elle est caractérisée par un affaissement de la paupière supérieure. Le ptosis peut induire une gêne oculaire.

L’ectropion et l’entropion constituent également d’autres atteintes de la paupière. L’ectropion est marqué par une paupière qui tombe ou une éversion de la paupière inférieure. Il provoque un larmoiement, des symptômes de l’œil sec, irrité.

Quant à l’entropion, il s’agit d’une inversion de la paupière ou d’un renversement de celle-ci vers l’intérieur. Il peut entraîner une sensation de corps étrangers, un œil rouge ou un ulcère de la cornée.

homme yeux fermés
L’atteinte de la paupière qu’induit le zona ophtalmique peut se manifester par un ptosis qui se traduit par une gène oculaire.

Diagnostic

Le diagnostic du zona ophtalmique est avant tout clinique. Il est basé sur la présence d’une éruption associée à des petites vésicules sur le front et les paupières d’une hémiface. Cette éruption apparaît de façon unilatérale (à droite ou à gauche). Le diagnostic est donc aisé lorsque les manifestations cutanées du zona ophtalmique apparaissent.

Les examens sanguins ne sont pas toujours nécessaires. Cependant, le médecin peut nous recommander des examens paracliniques ou des examens de laboratoire (PCR des vésicules cutanées, culture virale, sérologie VZV) en présence des lésions cutanées atypiques ou en cas de doute diagnostique.

Traitement

Le traitement du zona ophtalmique dans les plus brefs délais, s’avère important pour limiter les risques d’apparition des atteintes oculaires ou des complications. Cette prise en charge vise également à freiner la réplication du virus, à limiter les douleurs post-zostériennes. Elle consiste à traiter la pathologie par le biais des antiviraux. Le traitement des complications et la prévention de celles-ci peuvent également constituer un autre aspect de cette prise en charge.

Les antiviraux

Dans le cadre du traitement du zona ophtalmique, les antiviraux qui peuvent être prescrits sont l’aciclovir, le valaciclovir et le famciclovir. Ils doivent être administrés le plus rapidement possible (dans les 72 premières heures après l’éruption) en vue de réduire la durée et la gravité de l’éruption cutanée. 

Plaquettes de médicaments
Le zona ophtalmique est traité par les antiviraux, des antalgiques, des antibiotiques voire des antidépresseurs.

Les antalgiques

Le médecin peut nous prescrire des antalgiques dans le cadre du traitement symptomatique de la douleur. Ce traitement vise à réduire la durée et l’intensité des douleurs. Les douleurs au cours de la phase aigüe sont traitées par le biais des antiviraux. Lorsque les douleurs sont importantes, le traitement peut s’effectuer par voie locale à base de lidocaïne ou d’un anesthésique local.

D’autres classes de médicaments peuvent être prescrites, notamment les antidépresseurs tricycliques et les antiépileptiques. En présence des douleurs persistantes, le médecin peut nous prescrire des dérivés morphiniques.

Traitement des complications oculaires 

Les complications oculaires requièrent une consultation auprès d’un médecin, notamment un ophtalmologue. Ce spécialiste peut nous prescrire, une pommade ophtalmologique à l’aciclovir, des collyres antibiotiques ou lubrifiants en fonction des atteintes oculaires.