Caractérisées par l’apparition de lésions génitales, les verrues génitales, également appelées condylomes, sont des infections sexuellement transmissibles dues au virus du papillome humain (VPH). Elles se propagent par le biais des rapports sexuels et apparaissent au niveau de la peau ou des muqueuses génitales et anales sous l’aspect d’excroissances bénignes de peau ou de muqueuse de formes et de couleurs variées.
Cette manifestation de l’infection virale par le papillomavirus humain, extrêmement contagieuse, n’est pas toujours associée à des symptômes, elle est parfois asymptomatique ou les signes cliniques ne sont pas toujours visibles à l’œil nu. Une prise en charge médicale ne permet pas d’éradiquer le virus, mais, elle permet de réduire le risque de transmission, tout en permettant de traiter les symptômes. Le traitement peut être instauré en ayant recours à des médicaments ou à un acte chirurgical.
Causes
Les verrues génitales sont causées par le virus du papillome humain (VPH). Ces virus sont contagieux et se transmettent par contact direct avec les lésions, principalement lors des rapports sexuels, bucco-génitaux avec un partenaire infecté. Ainsi, la transmission est possible par simple contact cutané (de peau à peau) avec une partie du corps du sujet infecté (le pénis, le vagin, la vulve, l’anus), qu’il ait pénétration ou pas, par contact sexuel vaginal, anal ou oro-génital, avec ou sans pénétration. Les rapports sexuels multiples non protégés avec divers partenaires accroissent le risque de transmission. Le contact avec une sécrétion génitale infectée, notamment, le sperme, peut favoriser la transmission. La propagation du virus peut s’effectuer par voie indirecte, par le biais de l’eau, de saunas, des objets contaminés (les vêtements, les sous-vêtements, le linge de toilette). Aussi, au cours du passage du fœtus dans le vagin, une mère peut contaminer son enfant lors de la naissance.
La période d’incubation pour le développement des verrues génitales est de 2 à 3 mois, mais peut être plus court ou s’étaler dans le temps. Ainsi, le temps nécessaire pour que le virus s’installe dans le corps et génère des symptômes (délai d’incubation) peut varier de plusieurs mois à plusieurs décennies.
Les verrues génitales sont, donc, un signe évident d’une infection au virus du papillome humain (VPH). Cependant, tous les sujets infectés ne développent pas des verrues génitales. L’infection peut être asymptomatique : le sujet infecté ne manifeste aucun signe apparent, mais peut également transmettre le virus.
Les raisons pour lesquelles le virus reste, ainsi, inactif pendant plusieurs mois, voire des années, ne sont pas encore élucidées. De même, les raisons de la virulence de cet agent pathogène qui fait apparaître des lésions au cours du premier mois de contamination sont inconnues. Il n’est pas possible d’expliquer les raisons pour lesquelles des sujets infectés vont manifester les signes cliniques et d’autres pas.
Les facteurs de risque qui jouent un rôle important dans le développement de l’infection ou la transmission du virus sont, entre autres, un système immunitaire affaibli, des petites lésions de la peau, la présence d’une inflammation, des rapports sexuels multiples non protégés.
Symptômes
Les verrues génitales apparaissent sur les parties intimes de l’anatomie de l’homme ou de la femme. Chez l’homme, ces excroissances poussent, couramment, au niveau du pénis, du prépuce, du gland, du scrotum et autour ou à l’intérieur de l’anus.
Chez la femme, elles sont, fréquemment, circonscrites au niveau du vagin, de la vulve, du col de l’utérus, de l’urètre, des grandes lèvres et des petites lèvres et de la région périanale. Elles peuvent se développer au niveau de la muqueuse de la bouche, à la suite des pratiques sexuelles orales avec une personne infectée.
Isolées ou groupées, petites ou grandes, localisées ou disséminées, les verrues peuvent avoir l’aspect d’une petite masse à surface lisse ou légèrement surélevées. Ainsi, elles peuvent être uniques ou multiples, asymétriques, de couleur rouge, rose, discrètement de couleur brune ou de la même couleur que la peau ou la muqueuse. Les verrues génitales peuvent avoir l’aspect de papule, d’une crête-de-coq, en forme de fougère ou de chou-fleur. Elles peuvent grandir et se propager rapidement, avec une taille qui augmente et s’avère gênante.
Parfois, lorsqu’elles sont très plates, elles sont invisibles à l’œil nu. Même invisibles (notamment au niveau du col de l’utérus), elles sont susceptibles de provoquer des écoulements vaginaux, une irritation. Ainsi, les verrues génitales peuvent causer des inconforts ou d’autres symptômes. Elles peuvent être à l’origine des démangeaisons dans les régions génitales, des sensations de brûlure, des saignements au cours des rapports sexuels. Habituellement, les verrues génitales ne causent pas de douleurs.
Les complications qui peuvent survenir avec l’aggravation des verrues génitales sont, entre autres, les lésions précancéreuses qui se transforment en cancer du col utérin, de la vulve, du vagin, chez la femme, ou en cancer de la verge chez l’homme.
Traitements médicamenteux des verrues génitales
Certains médicaments sont utilisés dans le cadre du traitement chimique. Ce sont des crèmes spécialisées qui permettent de détruire les verrues génitales par des moyens chimiques. Elles sont à base de podophyllotoxine ou d’acide trichloroacétique et sont appliquées localement par le médecin.
D’autres médicaments, notamment les immunomodulateurs, renforcent les défenses immunitaires de l’organisme dans le but de l’aider pour qu’il parvienne à détruire les verrues génitales. L’un des plus anciens, est l’interféron en application locale ou par injection en vue de stimuler les défenses immunitaires. Le plus récent, est l’’imiquimod, il stimule la réponse immunitaire naturelle contre le virus de l’herpès génital. Cette substance active s’attaque, ainsi, à l’infection virale et aux verrues génitales.
Traitements chirurgicaux et physiques
L’approche chirurgicale et physique qui est envisagée après des résultats insatisfaisants avec les autres traitements (médicamenteux), comprend :
- L’excision chirurgicale : elle permet d’effectuer l’ablation ou l’excision des verrues génitales par le biais d’un bistouri ou d’une anse diathermique.
- La thérapie au laser : elle est indiquée en présence des verrues génitales étendues, elle permet de brûler, de faire disparaître les verrues génitales, grâce à un fuseau de lumière de haute intensité appliqué sur celles-ci. Elles sont, ainsi, vaporisées et carbonisées.
- L’électrocoagulation : elle permet de détruire les verrues génitales en employant un courant électrique qui réchauffe les tissus.
- La cryothérapie ou la thérapie par le froid consiste à appliquer l’azote liquide dans le but d’éliminer les verrues génitales. Lorsqu’elles sont de petites tailles, elles sont, ainsi, détruites ou brûlées par le froid. Ce traitement permet de geler les verrues génitales.