La circulation du sang à travers le cœur génère des vibrations appelées des sons ou des souffles. En fonction du moment au cours duquel ils surviennent, durant le cycle cardiaque, il est possible de différencier d’une part, le souffle systolique, et d’autre part, le souffle diastolique. Contrairement au souffle systolique qui peut être fonctionnel ou organique, le souffle diastolique est généralement anormal. Il est organique et lié à une modification de l’anatomie des structures cardiovasculaires ou à une anomalie de la fonction cardiaque.
Les caractéristiques du souffle diastolique
Le cycle cardiaque est constitué de deux phases. La première est la phase d’éjection sanguine vers les organes ou la systole. La seconde est celle du relâchement ou la diastole. Le souffle cardiaque qui survient au cours de cette seconde phase est appelé le souffle diastolique. Lors d’une auscultation cardiaque, il est entendu entre le second bruit (B2) et le premier bruit cardiaque (B1). Ainsi, il est entendu au cours de la diastole cardiaque par le médecin qui écoute le cœur par le biais d’un stéthoscope. Ce son ou murmure qui est en étroite relation avec une phase du cycle cardiaque, notamment la diastole, est identifié par :
- une intensité, cotée de 1/6 (souffle très léger) à 6/6 (souffle très fort) ;
- un timbre qui permet d’identifier un souffle rugueux, râpeux, doux, lointain ou une tonalité qui peut être haute, basse, musicale ;
- une localisation ou un foyer maximum qui permet de circonscrire l’origine anatomique du souffle ou l’endroit au sein duquel le souffle est entendu avec le maximum d’intensité.
Aussi, les souffles diastoliques peuvent être identifiés par leur irradiation (la direction du flux turbulent à partir de son point de départ) ou leur configuration (crescendo, decrescendo)
Les différents types de souffles diastoliques
En fonction de la durée, il est possible de distinguer plusieurs types de souffles diastoliques. Ce sont :
Le souffle protodiastolique
Ce souffle est entendu au début de la diastole, notamment après le second bruit du cœur. Aigu, il atteint rapidement, au début de la diastole, une intensité maximale qui diminue ensuite tout au long de ce cycle cardiaque, il s’agit alors d’un souffle decrescendo. Egalement appelé souffle diastolique précoce, il est mieux audible au niveau du foyer aortique (au niveau du second espace intercostal, à droite du sternum).
Le souffle mésodiastolique
Ce souffle est caractérisé par une tonalité grave, il survient au milieu de la diastole. Résultant d’une turbulence du sang à travers les valves auriculo-ventriculaire lors de la diastole, il débute après le second bruit cardiaque et prend fin avant le premier bruit cardiaque. Il est aigu et decrescendo.
Le souffle télédiastolique
Le souffle télédiastolique survient à la fin de la diastole cardiaque. Egalement appelé souffle diastolique tardif, il est entendu juste avant le premier bruit du cœur. L’intensité du souffle évolue en se renforçant (crescendo).
Les causes possibles d’un souffle diastolique
Les souffles diastoliques peuvent être liés à plusieurs causes, entre autres :
L’insuffisance aortique
L’insuffisance aortique est caractérisée par un reflux sanguin de l’aorte vers le ventricule gauche. Ainsi, la valve aortique, située entre le ventricule gauche et l’aorte, ne ferme pas complètement, entrainant une fuite lorsqu’elle est fermée.
Le rétrécissement mitral
Le souffle diastolique peut résulter d’un rétrécissement mitral. Il est alors marqué par un obstacle qui obstrue l’écoulement du flux sanguin entre l’oreillette et le ventricule gauche au cours de la diastole. Il est mieux audible au niveau du foyer apexien (5eme espace intercostal gauche). Au cours de la diastole, l’intensité du souffle diminue progressivement (decrescendo) puis augmente progressivement (crescendo). Le rétrécissement mitral peut être léger ou sévère.
La sténose tricuspide
Le souffle diastolique peut être le reflet d’une sténose de la valve tricuspide. Cette valvulopathie est caractérisée par un rétrécissement de la valve tricuspide, séparant l’oreillette droite du ventricule droit. L’ouverture de cette valve devient alors plus petite que la normale, entrainant alors un ralentissement du passage du sang de l’oreillette droite au ventricule droit. Un souffle méso-diastolique peut être lié à une sténose tricuspide.