Une infection urinaire se traduit par la colonisation d’une partie de l’appareil urinaire par des germes. Elle se manifeste par des douleurs et des brûlures au moment de la miction. On distingue trois différentes infections urinaires : la cystite (très fréquente chez les femmes), la pyélonéphrite et l’urétrite (très courante chez les hommes). Répondre rigoureusement à la question de savoir si les infections des voies urinaires sont contagieuses ou pas, nécessite de se pencher méticuleusement sur la façon dont on contracte chacune d’elles.
Comment contracte-t-on la cystite ?
La cystite est une infection urinaire qui correspond à une inflammation de la vessie. Elle peut être d’apparition soudaine, on parle alors d’inflammation aiguë. Lorsqu’elle s’installe de façon durable, on parle d’inflammation chronique. Les agents pathogènes de la cystite s’avèrent, dans 80 % des cas, des bactéries de type « Escherichia coli ». Ces dernières font partie de la flore commensale (naturellement présente) du tube digestif. Une fois au contact du méat urinaire, ces bactéries remontent jusqu’à la vessie et en cause l’inflammation.
Même si les hommes en souffrent aussi, les femmes sont fréquemment atteintes de cystites car leur conduit urétral est très proche de l’anus. Cela dit, les bactéries atteignent aisément l’orifice urinaire lorsqu’elles s’essuient de l’arrière vers l’avant. Par ailleurs, ces pathogènes migrent rapidement vers la vessie car l’urètre des femmes est très court, seulement 2 à 4 cm contre 16 cm en moyenne chez les hommes.
Les urologues sont unanimes sur le caractère non contagieux des formes complexes de la cystite. Par exemple, bien qu’il soit connu que la cystite post-coïtale se manifeste, comme sa dénomination l’indique, après des rapports sexuels, elle est déclarée non contagieuse car le partenaire n’est pas mis en cause. On pointe du doigt la sécheresse vaginale et la proximité de l’orifice urinaire avec le vagin. Ainsi, la pénétration provoque des petites lésions dont profitent les bactéries pour s’introduire dans l’appareil urinaire.
La cystite est-elle contagieuse ?
En se fondant sur les connaissances scientifiques actuelles, on peut affirmer que la cystite n’est pas contagieuse : elle ne se transmet pas d’une personne atteinte à une personne bien portante.
Comment l’urétrite se contracte ?
L’urétrite est une inflammation de l’urètre, principalement d’origine infectieuse (plus rarement mécanique, parasitaire, virale). L’urètre est un conduit, pouvant atteindre 4 cm chez la femme, et être 3 à 5 fois plus long chez l’homme. Il permet d’évacuer les urines de la vessie jusqu’à l’extérieur de l’organisme. Il est relié à la vessie par le méat urétéral qui autorise l’écoulement urinaire; son orifice externe est dénommée méat urinaire. L’urétrite n’est pas une infection typiquement masculine ; elle touche aussi la gent féminine. La majorité des cas d’urétrites est sexuellement transmissible. Les agents pathogènes mis en cause sont légion.
Au nombre des germes sexuellement transmissibles de l’urétrite figurent :
- Neisseria gonorrhoeae (gonocoque) : cet agent pathogène qui provoque aussi la gonococcie, peut incuber 3 à 5 jours après la relation sexuelle contaminante. L’urétrite à gonocoque a une prévalence de 25 %.
- Chlamydia trachomatis: chez la femme, l’urétrite à Chlamydia peut se compliquer en obstruant les trompes de Fallope, et provoquer une stérilité si elle est, négligée, mal soignée. L’urétrite à Chlamydia peut se manifester deux à trois semaines après la contamination. Sa prévalence est de 15 à 40 %.
- Mycoplasmes: Ureaplasma urealyticum et Mycoplasma genitalium constituent les principaux germes des urétrites récurrentes, non gonocoque, non Chlamydia, mais sexuellement transmissibles. L’urétrite à Mycoplasma genitalium a une prévalence de 15 à 25 %.
Parmi les autres germes en cause dans la survenue des urétrites, se trouvent :
- des virus comme l’herpes virus ;
- des parasites tels que Trichomonas vaginalis ;
- des mycoses, dont Candida albicans ;
- une panoplie d’autres pathogènes non sexuellement transmissibles : Staphylocoque, streptocoque, Klebsielle, et Escherichia coli, entre autres.
L’urétrite est-elle contagieuse ou non ?
L’urétrite peut être contagieuse. Lorsque l’agent patogène en cause est sexuellement transmissible, un partenaire sexuel peut le transmettre à une personne bien portante par relations oro-génitales, génito-génitales ou anales. Les spécialistes placent l’urétrite parmi les manifestations les plus fréquentes d’IST (infections sexuellement transmissible).
Comment attrape-t-on la pyélonéphrite ?
La pyélonéphrite est une infection urinaire qui se traduit par l’inflammation du parenchyme rénal. On dit qu’elle est une infection urinaire haute. Elle est, en général, une complication d’une cystite ou d’une urétrite, passée inaperçue (en l’absence de symptômes), négligée, mal soignée ou insuffisamment prise en charge. Intrinsèquement, la pyélonéphrite n’est pas contagieuse.
Mais nous reviendrons sur ce point un peu plus loin dans l’article. En tout état de cause, il est impératif de consulter son médecin traitant pour soigner une pyelonephrite, sous peine de voir la maladie “trainée” et les symptômes s’accentuer. Pour rappel, les informations affichées dans cet article ne se substituent pas à un avis médical et sont ici présentes à titre informatif. Elles sont généralistes et ne correspondent pas nécessairement à votre cas particulier.
Les infections urinaires sont-elles contagieuses ou pas ?
Il n’est pas correct d’affirmer de façon lapidaire que les infections urinaires sont contagieuses ou qu’elles ne le sont pas car il existe trois différentes sortes d’infections urinaires qui se contractent de différentes manières. Cela dit, après examen de la façon dont chacune d’elles se contracte, il convient de faire la part des choses comme suit :
- Une cystite, inflammation de la vessie, est une infection urinaire non contagieuse ;
- Une pyélonéphrite, inflammation du parenchyme rénal, est une infection urinaire non contagieuse ;
- Une urétrite, inflammation de l’urètre, est une infection urinaire contagieuse.
Les urétrites qui touchent aussi bien les hommes que les femmes, sont des infections urinaires sexuellement transmissibles. Elles sont donc contagieuses. Au contraire, les cystites et les pyélonéphrites, qui touchent aussi bien les femmes que les hommes, ne sont pas contagieuses.