Un érysipèle est une infection aiguë de la peau. Elle est provoquée par une bactérie, en l’occurrence le streptocoque de façon majoritaire. Elle se manifeste par l’apparition de plaques rouges douloureuses, fréquemment, au niveau des membres inférieurs. Cette infection streptococcique peut également siéger dans d’autres régions du corps, au niveau des membres supérieurs, du visage et du tronc. L’évolution de l’infection s’accompagne d’une fièvre et d’autres signes cliniques.
Une blessure, une plaie et d’autres pathologies constituent des facteurs de risque, susceptibles de favoriser le déclenchement de cette infection cutanée qui se compliquer, faute de traitement, d’une septicémie, d’une bactériémie ou bien d’autres pathologies, parfois, sévères. La prise en charge thérapeutique est basée sur l’administration d’antibiotiques, d’analgésiques ou d’antifongiques. Un traitement naturel à de plantes, peut être envisagé pour améliorer la santé du patient.
Description d’un érysipèle
Le mot érysipèle provient de termes grecs ‘’eruthros’’, signifiant rouge et ‘’pella’’ qui fait allusion à la peau. Cette infection est caractérisée par l’apparition d’une rougeur, de plaque de couleur rouge au niveau de la peau ou des lésions rouges et douloureuses. Il s’agit d’une affection cutanée causée, généralement, par une bactérie de type streptocoque. C’est une pathologie bactérienne caractérisée par une inflammation de la peau. Elle affecte les deux sexes, le plus souvent les personnes âgées, majoritairement après l’âge de 40 ans, ainsi que les nourrissons, mais peut également affecter les personnes appartenant aux autres tranches d’âge.
Un érysipèle, également, auparavant connu sous le nom de feu de Saint-Antoine, est une affection potentiellement grave. Il est défini, médicalement, comme étant une dermo-hypodermite aiguë non nécrosante (sans nécrose). En d’autres termes, c’est une lésion inflammatoire sous-cutanée qui affecte, simultanément, la couche moyenne de la peau (le derme) et la partie profonde de la peau qui est située sous le derme (hypoderme). Elle n’est pas associée à une destruction de la peau.
L’érysipèle atteint les couches supérieures de la peau, contrairement à la cellulite qui est une infection du derme, de l’hypoderme et des tissus situés sous la peau (les tissus sous-cutanés). L’érysipèle se distingue, ainsi, par les structures anatomiques atteintes, mais également par le fait que les lésions qui apparaissent sont délimitées. Ainsi, l’érysipèle est une dermatose infectieuse caractérisée par une étendue et une gravité qui varient considérablement. Il est relativement rare, et susceptible de disparaître rapidement après un traitement adéquat.
Causes
L’érysipèle est une pathologie d’origine bactérienne. Dans la majorité des cas, elle est provoquée par un streptocoque bêta-hémolytique du groupe A (Streptococcus pyogenes), plus rarement par les streptocoques du groupe G, B ou C. D’autres bactéries (staphylocoques aureus, des bacilles à Gram négatif comme des entérobactéries) sont, rarement, responsables de cette infection. La peau est dotée d’une protection naturelle contre la pénétration des bactéries pathogènes. Certaines bactéries, notamment, les streptocoques qui constituent des germes de l’érysipèle, sont, parfois, présents à la surface de la peau et ne provoquent pas de pathologies. Mais, ils peuvent se multiplier et devenir pathogènes.
L’origine de l’érysipèle provient de la pénétration de ces bactéries dans les couches de la peau qu’elles colonisent, lorsqu’il y a une brèche ou une porte d’entrée dans la barrière cutanée. Ces brèches cutanées peuvent être des plaies chroniques ou mal soignées, une fissure, une piqûre (d’insecte), un ulcère variqueux, un intertrigo interdigital, une mycose qui favorise des fissures entre les orteils, le pied d’athlète, des traumatismes. Une coupe et des affections chroniques de la peau telles que le psoriasis, provoquant une rupture au niveau de la peau, peuvent constituer une porte d’entrée et contribuer à l’apparition de l’érysipèle. Ainsi, une infection cutanée peut provoquer le déclenchement de l’érysipèle.
Une plaie persistante au niveau de la jambe peut constituer une porte d’entrée aux microbes, mais également favoriser les cas de récidives. Aussi, une altération du réseau lymphatique favorise également les cas de récidives. Les facteurs qui accroissent la probabilité liée au développement de cette dermatose infectieuse sont nombreux : les blessures par le biais d’une chirurgie, les lésions d’un site de vaccination, l’exposition du cordon ombilical d’un nouveau-né, l’ablation chirurgicale d’une veine saphène (veine superficielle située au niveau des jambes et cuisses), les injections de stupéfiants.
D’autres facteurs contribuant, également, au développement de l’érysipèle, à la suite de la rupture de peau, sont nécessaires pour la diffusion de l’infection dans les couches profondes. Il s’agit notamment de l’insuffisance veineuse ou artérielle et de l’œdème des membres inférieurs. Il y a donc de nombreux facteurs de risque : la pathologie vasculaire périphérique, le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), un système immunitaire affaibli, une atteinte du système immunitaire, le diabète non contrôlé, l´obésité ainsi que des épisodes antérieurs d’érysipèle. Ces facteurs peuvent, également, favoriser l’aggravation de l’érysipèle. Aussi, le risque est accru avec la consommation excessive d’alcool.
Symptômes et complications
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Symptômes
Généralement, les symptômes et les signes d’érysipèle apparaissent, brusquement et sont, souvent, associés à des signes généraux inconstants. Il s’agit d’une fièvre de 38, 5°C à 39°C, pouvant atteindre 40°C, des frissons, lorsqu’il y a un syndrome infectieux généralisé. La fièvre n’apparaît pas toujours élevée, certains patients ne présentent pas de fièvre. Des cas d’érysipèle sans fièvre peuvent également prévaloir, mais ils sont rares. Ces signes généraux sont, également, associés à une sensation de malaise général, à un syndrome pseudo-grippal. Les signes locaux sont marqués par un placard cutané, rouge, inflammatoire, isolé, luisant, douloureux, entouré d’un bourrelet, qui survient brutalement et s’étend rapidement. Il y a une limite nette entre la zone affectée qui est rouge et la zone saine avoisinante.
Quand le processus inflammatoire est intense, des bulles apparaissent. Ces bulles surviennent, notamment, avec l’intensité des œdèmes, chez les sujets âgés ou affectés par le diabète. Il n’y a pas de nécrose, rarement, des pustules. Les lésions purpuriques sont susceptibles d’apparaître secondairement. Parfois, il est possible d’observer la présence d’une lymphangite et d’une adénopathie satellite inflammatoire. Des ganglions peuvent être gonflés et douloureux à côte de la zone affectée par cette pathologie grave de la peau. Le lymphœdème peut également apparaître. L’érysipèle est une dermohypodermite bactérienne qui touche le visage, mais dans la majorité des cas, la peau des membres inférieurs (la jambe ou le pied).
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Symptômes de l’érysipèle du visage
L’érysipèle du visage est très aigu et douloureux. Il survient brutalement à la suite d’une infection localisée du visage, avec la présence signes généraux et locaux ainsi qu’une altération de l’état général et un bourrelet périphérique. Au niveau du visage, la zone affectée est, généralement, située au niveau de la joue, autour des yeux et des oreilles. La peau est gonflée et brillante. Elle est très rouge, chaude et tendre au toucher. La plaque rouge et brillante qui se forme est associée à des sensations douloureuses. Une douleur cutanée peut prévaloir avec la propagation de l’infection. Un œdème peut apparaître et s’étend vers les paupières. L’éruption cutanée peut commencer sur le nez et se répand latéralement, provoquant un œdème des paupières.
Une plaque douloureuse et rouge s’étend alors de part et d’autre du nez. Il y a un gonflement important du visage lorsque l’infection est bilatérale. Mais, la peau des deux côtés du visage est peu fréquemment affectée. Généralement, l’infection cutanée s’étend à partir de la porte d’entrée du germe. De petites cloques ou des formations de liquides séreux peuvent, également, apparaître. Dans bien des cas, une atteinte des ganglions lymphatiques est observable, notamment, au niveau des ganglions situés sous la mâchoire inférieure (sous maxillaire) ou en avant de l’orifice du conduit auditif externe (ganglion prétragienne).
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Symptômes de l’érysipèle du membre inférieur (jambe, pied)
L’érysipèle peut apparaître sur le pied ou au niveau de la jambe, avec une augmentation du volume de ces parties du membre inférieur. L’érysipèle peut, ainsi, envahir toute la jambe et le pied. Il peut débuter par un érythème cuisant et douloureux au niveau du dos du pied avant de s’étendre à la jambe ensuite. Affectant ainsi une partie ou tout le membre inférieur.
De petites plaies au niveau du pied d’un sujet diabétique peuvent provoquer un érysipèle marqué par une inflammation cutanée et une douleur modérée. L’érysipèle de la jambe est plus fréquent. Cette affection cutanée présente un caractère aigu et peut être caractérisée par un tableau clinique assez bruyant, avec une fièvre élevée et des frissons. La porte d’entrée peut être une fissure talonnière, un ulcère de la jambe, un eczéma variqueux, un lymphœdème de la jambe, les fissures entre les orteils. Cette dermatose peut être également favorisée par une insuffisance veineuse.
L’érysipèle de la jambe se manifeste par une jambe chaude, rouge, augmentée de volume, douloureuse. La jambe affectée, de façon unilatérale est grosse, rouge et fébrile, avec un bourrelet périphérique. Le placard cutané inflammatoire qui apparaît est une plaque érythémateuse, œdémateuse, et associée à des sensations douloureuses. Cette manifestation clinique est associée à une lésion hémorragique de la peau, une affection des ganglions lymphatiques. La peau est marquée par la formation de bulles associées à des épanchements séreux. L’érysipèle de la jambe peut provoquer un suintement, une diminution de la mobilité ou une impotence fonctionnelle.
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Complications
En l’absence de traitement, des signes d’aggravation ou des complications peuvent apparaître. Ces complications sont rares, mais graves. Un abcès (accumulation d’un pus au niveau de la peau), une nécrose (mort cellulaire d’une partie des tissus) à caractère limité peut apparaître lorsqu’un érysipèle qui évolue, est négligé. Les abcès sont localisés sont superficiels et rarement profonds. La peau peut, alors, s’infecter en profondeur, se nécroser et aboutir à une infection aigüe de la peau, notamment, des tissus sous cutanés ou une infection sang.
Une septicémie ou infection grave qui se propage dans l’organisme du tissu sous-cutané est également une autre complication qui peut être liée à un érysipèle. Il s’agit d’une dissémination de la bactérie dans l’organisme. Il est possible de constater une dissémination de la bactérie (un streptocoque de type A) dans les tissus sous cutanées, les tissus adipeux et se propageant le long des tissus qui recouvrent les muscles (fasciite nécrosante ou cellulite streptococcique). La bactérie atteint et détruit les tissus.
Un érysipèle se soigne bien si le traitement est initié précocement, mais les récidives qui constituent des complications sont fréquentes, notamment, chez des patients à risque ou affectés par une insuffisance veineuse et/ou lymphatique, des plaies persistantes, à savoir des ulcères de la jambe. Les cas de récidives sont fréquents lorsque les facteurs de risque persistent. Des syndromes néphrétiques tels que les glomérulonéphrites aiguës post-streptococciques sont rares. L’atteinte musculaire (myosite) et l’atteinte des membres et de la région cervico-faciale sont complications particulièrement graves ainsi que la bactériémie.
Un traitement tardif ou un traitement initial inefficace peut affaiblir le corps du patient, induire à des complications telles qu’une thrombophlébite, la formation d’un caillot dans les veines profondes (embolie). Pour éviter la formation de complications, il est souhaitable de solliciter une aide médicale. Seul un médecin peut déterminer les meilleures stratégies thérapeutiques.
Diagnostic
Le diagnostic de l’érysipèle est essentiellement clinique. Le médecin peut établir facilement le diagnostic en observant les réactions cutanées sur la peau, les manifestations physiques ou les signes cliniques de l’érysipèle, tout en recherchant par ailleurs, les portes d’entrée des germes. L’examen clinique s’attachera à préciser le siège de l’infection, mais également à s’assurer d’une absence de complications.
Les examens biologiques ou bactériologiques ne sont pas toujours nécessaires pour affirmer le diagnostic. Les hémocultures ou les examens bactériologiques initiés en vue de mettre en évidence la présence de germes, peuvent être bien indiqués en présence d’une fièvre élevée. Ils permettent de préciser l’origine streptocoque de l’infection.
Traitement d’un érysipèle
La guérison d’un érysipèle peut être spontanée, c’est-à-dire, en l’absence de traitement, cette pathologie peut céder en quelques semaines. Cependant, le traitement est nécessaire pour éviter d’éventuelles complications. Ce traitement vise la guérison de l’infection et la prévention des rechutes. Il peut être médical ou naturel.
Traitements médicaux
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L’antibiothérapie
La guérison intervient rapidement lorsque le traitement est initié rapidement avec la prescription d’antibiotiques bien spécifiques. Il s’agit d’une antibiothérapie anti-streptococcique, avec notamment, des antibiotiques particulièrement actifs sur les germes qui sont responsable de l’érysipèle. L’antibiotique de référence est la pénicilline G. Elle administrée par voie intraveineuse ou intramusculaire chez les malades hospitalisés en vue d’induire la baisse de la température corporelle. Cette thérapie à base de pénicilline G est proposée en première intention
L’amoxicilline, un antibiotique appartenant à la famille des pénicillines, est également prescrite et administrée par voie orale. Elle est bien indiquée, en relais à la pénicilline G, après la baisse de la température corporelle et l’amélioration des signes locaux. Une autre antibiothérapie orale, notamment la pénicilline V peut être utilisée après la baisse de la température corporelle ou en l’absence de signe de gravité. La pristinamycine, la lincosamide, le macrolide est préconisé, en cas d’allergie à la pénicilline. La durée du traitement est de 10 à 15 jours.
En plus de la durée du traitement, les doses et les modalités d’administration des antibiotiques sont variables. L’érysipèle étant une pathologie contagieuse, l’antibiothérapie empêche la transmission, mais également la récurrence de cette pathologie. Elle permet l’amélioration des signes locaux, une baisse rapide de la température corporelle sous 24 à 48 heures et une évolution favorable de l’érysipèle, dans la majorité des cas.
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Les autres traitements médicaux
Les antalgiques sont bien indiqués en cas de douleur. Le traitement de la porte d’entrée de l’infection est, également, recommandé. Dans ce cas, un antimycosique peut être proposé lorsqu’une infection est circonscrite entre les orteils (mycose inter-orteils). Les facteurs de risque doivent être également traités. Dans le cadre de la prise en charge thérapeutique, le repos ou un alitement avec la jambe surélevée peut s’avérer utile en vue de réduire la douleur et l’œdème. Le repos est indiqué jusqu’à la disparition de la douleur ou de l’œdème.
L’abcès ou la nécrose requiert, dans certains cas, une simple incision au bistouri ou un geste chirurgical limité. Lorsque la fièvre persiste après 72 heures de traitement ou des signes de gravité prévalent avec la présence d’une nécrose cutanée ou une douleur disproportionnée, la décompensation d’une maladie associée ou une comorbidité (le diabète), une hospitalisation du patient peut s’avérer nécessaire. Cette prise en charge en milieu hospitalier est également nécessaire, en l’absence de signes d’amélioration au bout de 72h de traitement ou lorsque de nouveaux signes locaux ou généraux sévères (début de septicémie) apparaissent, malgré le traitement.
Traitement naturel d’un érysipèle
La peau peut être débarrassée d’un érysipèle, par le biais d’un traitement naturel bien approprié. Certaines plantes, notamment l’amandier et le mûrier, peuvent s’avérer utiles pour traiter de façon efficace cette infection de la peau.
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L’amandier
Riche en minéraux et vitamines, l’amande, fruit de l’amandier, possède des vertus thérapeutiques qui s’avèrent bénéfiques pour la santé de la peau. Elle procure à la peau, une meilleure santé et s’avère efficace contre les infections cutanées et l’érysipèle. Pour ce faire, l’huile d’amande est utilisée comme un remède contre l’érysipèle. Il suffit, alors, d’appliquer l’huile d’amande sur la peau deux fois par jour, de préférence le matin et le soir. Ces applications permettent de débarrasser la peau des plaques rouges et douloureuse et de faire disparaître l’érysipèle.
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Le mûrier
Le mûrier est un arbre caractérisé par un beau de feuillage. Ces feuilles sont dotées de diverses propriétés médicinales. Les vertus antibactériennes des feuilles permettent de traiter les infections de la peau, notamment, l’érysipèle. Pour ce faire, les feuilles sont écrasées et appliquées sur la zone affectée.
Je remerci toute l’équipe pour toutes ces informations.
OK et merci encore une fois.