Ostéopathie et kinésithérapie sont les deux thérapies manuelles les plus connues en France. La première discipline médicale rassemblait pas moins de 21 500 professionnels en 2014, alors que la kinésithérapie réunissait 85 000 professionnels en 2016 (133 000 à l’horizon 2040). On dit souvent que ces deux professions interviennent dans le même domaine médical, le praticien étant amené à travailler directement sur le corps du patient. Pourtant, nous avons là deux disciplines bien distinctes, qui se diffèrent tant dans la formation que dans les statuts du métier.
Les différences de statut
L’ostéopathie est une profession médicale dont les modalités n’ont été déterminées que récemment. C’est l’article 75 de la loi sur le droit des malades qui régit les actes médicaux et la formation des ostéopathes. De son côté, la kinésithérapie (ou dans sa forme longue, la masso-kinésithérapie) est une profession de santé régie par le code de la santé publique, rattachée au troisième livre des auxiliaires médicaux.
Les différences d’approche médicale
L’ostéopathie est une méthode manuelle qui détermine les limites à la mobilité du patient, lesquelles peuvent affecter l’ensemble des structures du corps humain. Plus globale, cette approche a pour but d’harmoniser le fonctionnement de l’organisme à travers des examens uniquement manuels. L’ostéopathie se concentre donc sur la cause du problème, c’est-à-dire sur l’origine de la pathologie.
L’ostéopathe agit notamment sur :
- le système orthopédique et locomoteur (en cas d’entorse, de tendinite, de lombalgie, de dorsalgie, de cervicalgie, de douleurs maxillaires, de douleurs au coccyx, de pubalgies, de douleurs articulaires…
- le système neurologique (toutes sortes de névralgies) ;
- le système cardiovasculaire (troubles circulatoires des membres inférieurs, congestion, oppressions, palpitations, hémorroïdes…) ;
- le système digestif (en cas de ballonnements, de flatulences, de constipation, de troubles digestifs, de gastrites, d’acidité gastrique ou encore de colites) ;
- le système pulmonaire (dans les troubles ORL comme les rhinites, sinusites et vertiges) ;
- le système neuro-végétatif (en cas de dépression, de nervosité, d’anxiété, de stress ou de troubles du sommeil) ;
- les traumatismes et les chocs handicapants pour la santé physique ou mentale ;
- la grossesse (préparation au travail d’accouchement…) ;
- la santé de bébé (notamment en cas de coliques ou de reflux gastriques).
De son côté, la kinésithérapie se concentre essentiellement sur la zone affectée par la pathologie. Souvent recommandée pour le traitement du système musculo-tendineux, elle utilise d’abord un traitement passif par techniques manuelles, ou à l’aide d’outils et appareils. En outre, après une intervention manuelle, le kinésithérapeute est aussi amené à faciliter la réintégration de la mobilité du patient, à l’aide d’un travail de prise de conscience, de correction gestuelle, de renforcement musculaire et d’apprentissage d’auto-traitement.
Le professionnel de kinésithérapie peut notamment intervenir dans un certain nombre de cas :
- la rééducation post-traumatique ;
- la rééducation post-chirurgicale ;
- la rééducation rachidienne ;
- la paralysie ou autres troubles neurologiques nécessitant une intervention manuelle ;
- les troubles cutanés et la brûlure ;
- les troubles respiratoires ;
- les problèmes circulatoires ;
- et les troubles rhumatismaux.
Notons que l’intervention du kinésithérapeute peut être générale ou spécialisée (kiné du sport, rééducation vestibulaire, uro-gynéco…).