La prévalence des mycoses en France n’a cessé de se multiplier au cours de ces dernières années. Cependant, si l’on ne disposait que de peu d’informations pour déterminer la fréquence de ces infections fongiques, une étude entreprise par le docteur Dounia Bitar, de l’Institut de la Veille Sanitaire (InVS, actuellement l’Agence Nationale de Santé Publique), a démontré la hausse du nombre des cas et de la sévérité de ces troubles fongiques. Ainsi donc, en seulement dix ans, on a enregistré plus de 35 000 cas de mycoses invasives dans les hôpitaux français, d’après les sources recueillies par l’Agence France-Presse. De son côté, l’attaque par le champignon Candida a provoqué plus de 6000 décès parmi les 9 900 morts engendrés par les infections nosocomiales, rencontrées dans les hôpitaux de France.

Mycoses : définitions et facteurs

Les mycoses sont des infections provoquées par de minuscules champignons qui, grâce à des conditions favorables à leur croissance (les milieux humides en premier lieu), attaquent la peau, les ongles, les parties génitales et certaines zones précises du corps. Touchant aussi bien les adultes et les enfants, elles se manifestent généralement par l’apparition de taches blanches ou rougeâtres sur la peau, de cuticules qui se détachent plus ou moins facilement, et par des sensations d’inconfort et de démangeaisons. Parmi les facteurs courants qui encouragent la prolifération des champignons, citons l’humidité, une mauvaise hygiène et les températures élevées. D’autres facteurs plus ou moins courants incluent le diabète, l’hyperhidrose (la transpiration excessive), les lésions des ongles et des troubles périphériques de la circulation sanguine.

Les mycoses cutanées

Un des troubles qui touchent le plus fréquemment la peau est la mycose cutanée. Cette dernière indique une infection causée par des champignons pathogènes, que nous appelons communément mycètes. Il s’agit ici d’organismes saprophytes ou de parasites qui se propagent sur des plantes ou des animaux. On recense jusqu’ici 45 000 espèces de champignons, dont plus d’une centaine sont susceptibles de provoquer une mycose. Une fois installés sur la peau, ces organismes provoquent une dermato-mycose que l’on appelle alors une mycose cutanée.

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Mycose cutanée

Les facteurs participant à la propagation de la mycose

Au vu des chiffres que nous avons mentionnés précédemment, le nombre de cas enregistrés est en constante augmentation. La raison de cette propagation réside généralement dans le mode de vie (par exemple, le fait d’aller régulièrement au sauna, les gymnases, les voyages fréquents…), ainsi que l’incroyable capacité des champignons à tirer parti de la faiblesse du système immunitaire de l’organisme. En effet, ces micro-organismes opportunistes sont capables d’intercepter des signaux d’immunosuppression (antibiothérapie prolongée ou fréquente, administration de cortisone, chimiothérapie…). Heureusement, on détecte facilement les manifestations mycotiques dès lors que les micro-organismes ne sont plus capables de contrôler le système immunitaire ni de se défendre naturellement contre les attaques fongiques.

Cependant, même le stress et l’anxiété peuvent affecter négativement les capacités de défense de l’organisme, ce qui pourrait l’exposer à l’apparition d’une mycose. Par ailleurs, les habitudes alimentaires jouent un rôle fondamental dans cette situation : les sucres et hydrates de carbone, surtout s’ils sont raffinés, affaiblissent le système immunitaire et favorisent la dysbiose intestinale (déséquilibre de l’écosystème intestinal) et conduit ainsi à la prolifération mycotique. D’autres aliments qui peuvent affaiblir la flore bactérienne des muqueuses et de la peau peuvent aussi exposer l’organisme à la prolifération fongique : les produits laitiers (haute teneur en lactose) et les aliments fermentés. Pour guérir de la mycose, il est donc absolument indispensable d’intervenir aussi au niveau nutritionnel, en éliminant les aliments qui contribuent à la prolifération des champignons.

Les dermatophytes et les levures

Le plus souvent superficielles, les mycoses cutanées sont généralement causées par des champignons dermatophytes ou des levures. Provoquant 40 à 50% des mycoses superficielles, les dermatophytes se nourrissent de matières organiques, en particulier de la kératine, et provoquent différents types de mycoses en fonction de la zone touchée :

  • le tinea corporis (teigne du corps),
  • le tinea cruris (intertrigo inguinal),
  • le tinea pedis (le pied d’athlète, ou la mycose des pieds),
  • le tinea mannum (dermatophytie chronique des mains),
  • le tinea faciei (dermatophytose superficielle de la peau glabre de la face),
  • le tinea capitis (infection fongique du cuir chevelu),
  • et le tinea unguium (l’onychomycose, qui affecte les ongles).
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L’humidité est le principal facteur qui favorise la prolifération mycotique : c’est pourquoi les plis cutanés, les espaces interdigitaux et les organes génitaux sont plus à risque. Par ailleurs, en dermatologie, les levures les plus importantes sont el Candida et le Pityrosporum, responsables respectivement du développement du candidiasis et du pityrosporosi. Contrairement aux dermatophytes, dont les spores infectieuses vivent dans l’environnement extérieur et tirent parti de la faiblesse de la défense immunitaire de l’organisme, les levures vivent presque toujours dans l’organisme. Une fois le système immunitaire affaibli pour des raisons nutritionnelles, médicamenteuses, psychologiques ou environnementales, les mycètes prennent automatiquement le dessus : des levures saprophytes jusque-là inoffensives se transforment en agents pathogènes invasifs. Selon l’agent mycotique responsable de l’infection et de la zone corporelle touchée, les manifestations cutanées varient de l’œdème à la rougeur, en passant par les gonflements et les taches blanchâtres. Les démangeaisons sont presque toujours présentes.

Les ongles : l’onychomycose (ou la mycose des ongles)

A chaque fois qu’une mycose affecte les ongles des mains ou des pieds, on parle alors d’onychomycose. Les causes les plus communes de cette infection sont liées à un environnement constamment chaud et humide (dont les pieds moites dans des chaussures trop fermées, l’utilisation prolongée de vernis à ongles qui empêche la respiration des ongles). D’une manière générale, les ongles infectés servent d’abri pour les champignons, ce qui facilite leur propagation sur d’autres zones du corps. Les symptômes les plus courants d’une onychomycose sont l’épaississement anormal de l’ongle, le jaunissement ou l’apparition de taches blanchâtres sur l’ongle infecté.

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Mycose de l'ongle

Les pieds : la dermatophytose (ou le pied d’athlète)

C’est l’une des formes les plus typiques des mycoses cutanées. Due à la prolifération du champignon microscopique Trichophyton, la mycose cutanée affecte généralement les orteils, souvent pendant l’été, lorsque la chaleur favorise la transpiration excessive des pieds. La contagion se produit par contact direct avec le sol, souvent dans des endroits humides comme les piscines et les gymnases.