La gale hyperkératosique, également appelée gale norvégienne, est une forme sévère de la gale qui survient le plus souvent chez les personnes ayant un système immunitaire affaibli. La pathologie se caractérise par des croûtes épaisses qui contiennent un grand nombre d’acariens et d’œufs. Les caractéristiques habituelles de la gale (démangeaisons et éruption cutanée) peuvent être absentes. Très contagieuse, cette forme de la maladie doit recevoir un traitement médical immédiat et agressif afin d’éviter sa transformation en épidémie.
Causes
Tout comme la gale commune, la gale hyperkératosique est due à un parasite microscopique du nom de Sarcoptes scabiei var hominis. Sarcoptes est un genre de parasites cutanés appartenant à la famille des acariens. Ces organismes ont huit jambes à l’âge adulte et sont classés dans la même classe phylogénétique (Arachnida) que les araignées et les tiques. Les parasites ont une taille inférieure à 0,5 mm, mais sont parfois visibles sous la forme de points blancs. Alors qu’on recense 10 à 20 parasites par gramme de peau chez les individus atteints de la forme commune, ceux atteints de gale hyperkératosique peuvent avoir jusqu’à 4,000 acariens par gramme de peau, un chiffre vraiment ahurissant ! Les patients sont souvent infectés par plus de 1 million d’acariens !
Population à risque
Cette forme de gale peut se produire chez les personnes qui ont certains troubles nutritionnels, des maladies infectieuses, la leucémie ou un système immunitaire affaibli comme les personnes atteintes du sida. Des tests d’infection au VIH peuvent être appropriés pour les personnes qui ont ce type de gale. Elle affecte aussi les personnes souffrant de troubles mentaux ou de maladies du système nerveux qui masquent la sensation de démangeaison. Lorsque le signe des démangeaisons n’est pas détecté, l’infestation peut devenir grave. À l’échelle mondiale, la gale hyperkératosique est très répandue dans les communautés autochtones du nord de l’Australie.
Facteurs de risque
Les facteurs de risque comprennent le grand âge, la démence, le syndrome de Down, l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), ainsi que la lèpre. On a aussi le lymphome, le lupus érythémateux systémique (SLE), l’utilisation à long terme d’un corticostéroïde ou d’un immunosuppresseur et l’hébergement institutionnel en prison, ainsi que dans les maisons de soins infirmiers.
Signes et symptômes
La gale hyperkératosique commence par des taches rouges mal définies qui se transforment ensuite en des plaques écaillées épaisses entre les doigts, sous les ongles ou de façon diffuse sur la plante des pieds. Elle peut aussi toucher les coudes et les genoux. Les acariens peuvent également se rassembler dans des ongles, ce qui provoque leur fragmentation. Dans la gale hyperkératosique, les démangeaisons peuvent être minimes ou absentes. Cela est notamment dû à la nature compromise de l’immunité de l’individu.
Traitement
Un dermatologue ou un infectiologue devrait être impliqué dans les soins du patient et de ses contacts. Le traitement de la gale hyperkératosique devrait être effectué en milieu hospitalier ou résidentiel, avec le patient dans une pièce privée. Le personnel de santé doit prendre des précautions et porter un équipement de protection individuelle complet, y compris les chaussures et les couvre-cheveux. Le traitement comprend de l’ivermectine par voie orale, ainsi que des insecticides topiques.